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2008 : Fin des Etats Nations
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pop-corn



Joined: 26 Sep 2007
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PostPosted: Thu Oct 18, 2007 1:49 pm    Post subject: 2008 : Fin des Etats Nations Reply with quote

"Quelque chose doit remplacer les gouvernements et le pouvoir PRIVE me semble l'entité adéquate"

Cette déclaration, qui a le mérite d'être claire est de David Rockefeller en 1999 (Newsweek International). L'Europe est le bras armé de ce gouvernement qui se met en place et prépare un gouvernement MONDIAL.

Un organe suprême réunit les 47 patrons des plus grandes multinationales : l'ERT (European Round Table) Président Jérôme Monod (Lyonnaise des eaux) avec Umberto Agnelli (Fiat) et Bosh, Bolloré , vous avez des noms, une page entière (p.110)

Si l'ERT n'apparaît jamais dans les documents officiels, c'est bien là que tout se décide : Jacques Delors a avoué avoir recopié le rapport de l'ERT pour son fameux "livre blanc".
Idées maîtresses de ce rapport ?

Déréglementation des marchés - Flexibilité du travail etc. Tout ce que l'on avait dans le TCE !

Ainsi la position de l'Europe à propos de l'effet de serre, le protocole de Kyoto, les OGM ? Pour contrer l'Europe et ses directives, l'industrie crée une organisation, Europabio, pour mener le combat CONTRE. Elle fait donc appel à un cabinet américain. Et cet organisme, appuyé par Jacques Delors va appeler Burso-Marsteller, qui lutte aux Etats-Unis contre le protocole de Kyoto! Avec le soutien financier de American Petroleum Institute, Texaco, Exxon etc.

C'est sous la pression du lobby américain que fut adoptée la décision du brevetage des cellules, des gènes, des plantes. L'argument de l'ERT ? " Une gestion bien coordonnée de l'industrie européenne pour GARANTIR les emplois" Mais depuis sa création, les entreprises n'ont jamais autant débauché, délocalisé ! Après l'ERT, voilà le groupe BILDERBERG, le Big Brother du capitalisme mondial.

Ces cooptés sont les plus grands décideurs du monde politique, des affaires, des médias, Banque mondiale, Otan.

C'est à eux que nous devons

* la guerre du Kippour en 1973
* la guerre des Balkans en 1999
* l'invasion de l'Irak en 2003

C'est David Rockefeller qui est à l'origine de ce groupe. Pour la France, il y a Jean-Louis Gergorin (affaire Clearstream).

Les relations sont très étroites entre Bilderberg et la Trilatérale. Celle-ci réunit les 200 personnalités de l'élite industrielle. La Trilatérale est le bras armé du Bilderberg. En 2001, les Bilderberg se déplacèrent à Bruxelles en vue de faire disparaître les identités NATIONALES, avec des invités inattendus, Lionel Jospin, Tony Blair. Ces réunions sont privées et les médias n'y sont pas conviés, et même sèchement renvoyés !

Les nouvelles tendances du lobbying? Un homme, Paul Boury, représente la jeune école : il réunit les parlementaires, de gauche à droite / Poniatowski, François Hollande, Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal. Les financiers de ces clubs? Ce sont : Coca-Cola, la Caisse des Dépôts et Consignations et même Carlyle. Car, de la Droite à la Gauche libérale (l'aile droite du PS), on fait parfaitement la liaison entre le politique et le lobbying. Le Vatican Le lobbying est pratiqué aussi par les instances religieuses. Le Vatican, par l'Opus Dei (l'aile la plus réactionnaire de l'église) utilise les mêmes méthodes que les autres organisations : infiltration des structures, pression sur les gouvernements. Le projet constitutionnel a conduit le Vatican à essayer de faire inscrire" la reconnaissance des valeurs chrétiennes " dans le préambule. Certes, le Vatican n'appartient pas à l'UE mais cela lui permet de signer des accords de concordat avec des pays amis (Slovaquie) : interdiction de l'IVG, et la présidente des droits de la femme (!) de ce pays a pu préconiser l'internement psychiatrique des homosexuels .



Les ONG, les syndicats, les organisations d'intérêt général font-ils le poids, 3 grands groupes répondent à une légitimité souhaitable:

* la CES (Confédération européenne des syndicats)
* le COPA (organisations professionnelles agricoles)
* le lobby européen des Femmes 1990

Ces organisations sont tombées sous la coupe des énarques qui ont pris les rênes, elles sont devenues, hélas! Les courroies de transmission des eurocrates.

Pour la CES, elle est coupée de ses bases nationales( sujet évoqué déjà avec le livre de Catherine Wagner). Elle représente 60 millions de travailleurs européens avec..60 personnes! Alors que le patronat aligne 10 000 lobbyistes à Bruxelles. Coupée de ses bases, jusqu'à prendre la décision de voter OUI au TCE, alors que les plus importants syndicats nationaux votaient NON. Il a fallu la protestation virulente des fédérations pour faire changer le vote de la CGT.

Le COPA : il devait rassembler les principaux syndicats nationaux( FNSEA, pour la France) mais l'arrivée des nouveaux pays, dont les problèmes sont inassimilables à ceux des agriculteurs des anciens de l'Europe, rend l'action bien difficile.

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ce qui se passera pour les Etats avec le mini traité


On n’associe plus, on fusionne lentement. Plus personne ne croit d’ailleurs qu’on peut "faire l’Europe sans défaire la France", du moins cette Europe-là.
Certes le texte n’évoque plus les symboles européens, d’ailleurs peu contestés. C’est de toute façon pour mieux les voir réapparaître et pour la première fois sur le portrait présidentiel avec le drapeau bleu, ou sur les Champs-Elysées le 14 juillet avec l’hymne européen. De même, on ne parle plus de "lois européennes" mais toujours de "fonction législative", de "procédure législative" et même d’"acte législatif". Quelle est la différence ? Certains mots n’y sont plus mais la chose n’a pas disparu. En réalité, et c’est pour cela que les fédéralistes se réjouissent : le coeur nucléaire permettant l’émergence d’une technostructure centralisée européenne subordonnant les anciens Etats-nations, est bien en place.
Il y a la personnalité juridique octroyée à l’Union (nouvel article 32 TUE) qui peut conclure des accords internationaux "dans ses domaines exclusifs de compétence" qui sont quasi illimités. Ce qui veut dire qu’à l’intérieur comme à l’extérieur, Bruxelles ne dira plus "nous", mais "je", et que les Etats devront peu à peu s’effacer (Cf. arrêt AETR de la Cour de Justice, 1971)
Il y a la supériorité des lois européennes sur les lois nationales même constitutionnelles, hypocritement déplacée dans une "déclaration" (n°29) en annexe. Elle signifie que ni l’énergie d’un président de la République, ni la volonté d’un gouvernement soutenu par une majorité à l’Assemblée, ni même la Constitution française ne peuvent plus s’opposer à des actes européens (traités, directives, règlements, arrêts) qui leur sont contraires. Rien ne pourra donc résister aux directives type "Bolkestein", aux autorisations d’importer des OGM ou à la politique d’"immigration économique massive" annoncée par la Commission et qui devient l’une de ses compétences.
Il y a l’extraordinaire pouvoir tombant entre les mains de la Cour de Justice qui devient juge suprême des droits et libertés fondamentaux (Charte) ainsi que des orientations du Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement désormais organe de l’Union à part entière (art.16). Doit-on encore appeler "démocratie" un pays dont le président élu est obligé de courir à Bruxelles ou Luxembourg pour s’y faire notifier des condamnations de sa politique par des commissaires et des juges ?
Il y a enfin la création d’un "ministre des Affaires étrangères sans le nom" (selon l’expression du président Sarkozy) avec de véritables services diplomatiques destinés à évincer la politique étrangère des Etats.

N’est-il pas justement essentiel d’avoir une politique étrangère unique sur la scène mondiale ?
Dans un monde imaginaire idéal, oui. Mais veut-on faire de la politique en dehors des réalités géopolitiques ? Encore faudrait-il, dans ce domaine comme dans d’autres, que les vingt-sept ou trente soient d’accord sur tout. Cela supposerait d’avoir la même histoire, la même culture, qui implique la même relation au reste du monde, donc la même vision de son organisation, multipolaire ou non. Mais il n’y a pas de peuple européen unique : là est le malentendu originel. "Parmi les Gaulois, les Germains et les Latins, beaucoup s’écrient : "Faisons l’Europe !" Mais quelle Europe ? C’est là le débat" rappelait de Gaulle. Et ce débat ne sera jamais clos. D’où l’importance de se rapprocher chaque fois que cela est possible, mais sans jamais abandonner pour les affaires étrangères, le vote à l’unanimité qui préserve la liberté de chaque nation.
Or, ce traité constitutionnel fait basculer pas moins de 11 domaines de politique étrangère à la majorité qualifiée. C’est-à-dire que la France pourra y être mise en minorité (comme c’eût été le cas au sujet de la guerre d’Irak en 2003) : en particulier sur la désignation du "haut représentant" (un véritable ministre) aux Affaires étrangères, la politique extérieure qu’il proposera, l’organisation et le fonctionnement de ses services diplomatiques, ou encore les problèmes de terrorisme.
Pour deviner le degré d’indépendance que l’Union européenne se fixe vis-à-vis des Etats-Unis, rappelons que l’article 27 (TUE) prévoit que la politique de sécurité et de défense doit être "compatible" avec celle de l’OTAN...

Y a-t-il beaucoup de nouvelles compétences abandonnées à l’UE ?

Une bonne cinquantaine, c’est-à-dire plus que dans le Traité constitutionnel (environ 40). C’est le plus important transfert de compétences jamais observé dans l’histoire de la construction européenne. Il ne s’agit pas de "délégations" de compétences, par définition contrôlables et réversibles. Le traité utilise le terme précis d’"affectation" de compétences à l’UE, c’est-à-dire incontrôlables par les Parlements nationaux et transférées de manière irréversible vers Bruxelles. On frappe ici en son coeur la souveraineté populaire, c’est-à-dire la démocratie.
Présidents, gouvernements et Parlements nationaux abandonnent ce qui leur reste de compétences notamment dans les domaines suivants : immigration, visas, asile, accords de réadmission et gestion des frontières, politique commerciale commune, services d’intérêts économiques généraux, coopération pénale et policière, fonds structurels, circulation des travailleurs, sécurité sociale, organisation et fonctionnement des services publics, réseaux d’énergie, statut de la Banque centrale, santé publique, transports, recherche, espace, culture, sport, tourisme...
Il faut y ajouter la boîte de Pandore qu’ouvrent les 54 articles de la Charte de confiscation "des droits fondamentaux" qui consacre un dangereux principe ethnique. Voilà les juges de Luxembourg armés pour dévoyer les droits et libertés séculaires jusqu’ici protégés par la Constitution française. Les juristes ne donnent notamment pas cher des principes de laïcité, d’unité du peuple français et s’inquiètent pour le droit de propriété ou certains droits sociaux collectifs.

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En passant 85 % des Lois reprenant les codes juridique des Etats sont déjà sur la table En attente du mini traité pour passer a la moulinette des Parlementaires Européens a une cadence du 400 à l'heures
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bip bip



Joined: 06 Nov 2006
Posts: 77

PostPosted: Thu Oct 18, 2007 4:06 pm    Post subject: Reply with quote

Effectivement le Traité simplifié est largement occulté dans la presse toute occupée par le divorce des Sarkozy et par la grève dans les transports. Je pense qu'une décision aussi importante aurait du faire l'objet d'un référendum,mais la démocratie voire même la République ne sont pas des préoccupations majeures des gens qui concoctent la chose européenne,je ne me souviens pas avoir lu un article dans le traité à ce sujet,c'est pourtant crucial .L'hymne européen a été supprimé je crois,pour quelle raison?l'Europe va s'appeler l'Union,tous ces détails ,futiles de prime abord, indiquent-ils un changement d'orientation que l'on se garde bien de nous communiquer,je l'ignore mais un spécialiste de la chose ferait bien de se pencher sur la question.
La perte de la souveraineté nationale est prônée par les fédéralistes qui voient là un moyen de réaliser un empire capable de jeter à bas tous les autres,ils ne voient pas le danger qui consiste à se déliter tout simplement sans armée ,sans monnaie étalon , sans ressources minières ,et de ce fait à être à la merci de gens sans scrupules qui véhiculent des châteaux en Espagne sur le devant de la scène politique alors que dans les coulisses
c'est la loi des fourches caudines.
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AtomicDog



Joined: 16 Oct 2007
Posts: 72

PostPosted: Thu Oct 18, 2007 8:19 pm    Post subject: fin des etats nations? Reply with quote

Et bien dans le meme ordre d'idées nauséabondes , voici ce que propose le nouveau président de la banque mondiale (bm) , successeur de Wolfowitz...
Donc après l'europe qui met a mal les droits de ses citoyens, voici la BM qui "innove"... cela pourrait se passer de commentaires....mais par les temps qui courrent, on peut de toutes parts constater l'avancée que prend jour après jours le nouvel ordre mondial "ethique et economique" (sic)

http://www.france24.com/france24Public/fr/administration/article-afp.html?id=071018180731.ungzaimx

18/10/07 19h08 GMT+1
Dépêche AFP
La Banque mondiale cherche à ouvrir au privé l'aide aux pays les plus pauvres
Par David DIEUDONNE

Le nouveau président de la Banque mondiale (BM), l'Américain Robert Zoellick, veut permettre à des entreprises privées de contribuer au financement de l'aide aux pays les plus pauvres, une innovation sujette à controverse.

"Un certain nombre d'entreprises nous ont approché au sujet de cette possibilité", a annoncé jeudi M. Zoellick, lors d'une conférence de presse.

"Si nous arrivons à faire avancer cette idée, cela nous permettrait de satisfaire une des orientations stratégiques que j'encourage, à savoir impliquer davantage le secteur privé", a ajouté l'ancien responsable de la banque d'affaires Goldman Sachs, à quelques jours de l'assemblée générale de l'institution multilatérale.

M. Zoellick, qui a succédé début juillet à Paul Wolfowitz, tombé pour une affaire de népotisme, était interrogé sur la 15e campagne de reconstitution des fonds de l'Association internationale de développement (AID).

L'AID est l'organe de la Banque mondiale qui prête aux 81 pays dont les habitants ont un revenu de moins de 2 dollars par jour. La plupart d'entre eux se trouvent en Afrique sub-saharienne.

"Nous n'en sommes qu'au stade préliminaire", a précisé M. Zoellick. "Le conseil d'administration doit maintenant se pencher dessus".

"Je n'y vois pas de problème particulier, mais tant que nous n'avons pas passé cela, nous ne pouvons pas commencer à travailler avec les entreprises", a-t-il expliqué, sans fournir davantage de détails.

La Banque mondiale, que M. Zoellick dirige depuis une centaine de jours, réunit les responsables des 185 pays qui en sont membres, du 20 au 22 octobre à Washington.

"D'ici à la fin de l'année, j'espère que nous aurons rassemblé les contributions pour AID 15", la quinzième campagne de levée de fonds de l'AID, a ajouté M. Zoellick.

La prochaine réunion de l'AID doit avoir lieu mardi à Washington. La rencontre suivante est prévue les 12 et 13 novembre, à Dublin.

"Je pense que nous sommes en bonne voie pour faire mieux que AID 14", qui avait permis de collecter 33 milliards de dollars, avait-il indiqué mardi.

Mais l'initiative de M. Zoellick, qui pourrait être étendue aux fondations privées, comme celle des milliardaires américains Bill et Melinda Gates, ne fait pas l'unanimité.

"L'implication de secteur privé dans la reconstitution des fonds de l'AID pose de graves questions", estime l'organisation non-gouvernementale Oxfam. La Banque mondiale est "une institution publique, qui doit des comptes aux citoyens", pas aux actionnaires d'entreprises, a expliqué son porte-parole Sébastien Fourmy.

"C'est vraiment terrible", juge pour sa part Mark Weisbrot, codirecteur du Centre de recherche politique et économique (CEPR), à Washington. Un tel dispositif "laisse un vaste champ libre à la corruption", pense-t-il.

Les prêts et dons octroyés par la BM grâce aux fonds de l'AID contribuent par exemple au financement d'infrastructures qui peuvent dans certains cas impliquer des entreprises multinationales.

Pour M. Weisbrot, cette initiative est symptomatique de la crise que traverse aujourd'hui l'organisme multilatérale sexagénaire.

"Ils vont chercher de l'argent privé parce qu'il y a désormais d'autres alternatives où diriger l'argent public", relève-t-il, faisant notamment référence aux fondations indépendantes ou aux fonds d'aides thématiques, souvent plus efficaces sur le terrain.

L'économiste juge enfin que cette proposition va à l'encontre des impératifs de réforme auxquels fait face l'institution, où les pays pauvres ou émergents souffrent de sous-représentation.

Une telle innovation "pourrait accroître encore davantage le pouvoir des pays riches et, en leur sein, le pouvoir des intérêts particuliers", conclut-il.


Peuples, bonne révolution ! ... ou bon esclavage...
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vicflame
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Joined: 30 Aug 2006
Posts: 4507
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PostPosted: Thu Oct 18, 2007 8:43 pm    Post subject: Reply with quote

Chers amis,

Merci pour tous ces articles très intéressants. Very Happy

Eh bien ! On dirait que les projets du Nouvel Ordre Mondial ont mis le turbo (pas étonnant me direz-vous, puisqu'AUCUNE OPPOSITION DIGNE CE CE NOM NE SURGIT)... Crying or Very sad Embarassed Sad

Un Council on Foreign Relations (Conseil des relations étrangères) européen mais manipulé par le pouvoir atlantiste Twisted Evil ; un traité européen ultralibéral et antidémocratique sur les rails et qui ignore defaçon crapuleuse le "NON" des Français et des Néerlandais Twisted Evil ; une banque mondiale qui va donner de nouveaux pouvoirs aux multinationales Twisted Evil ; des pays européens qui tombent dans une dictature puante, policière, liberticide et nazie Twisted Evil ; des dirigeants qui jurent tous fidélité au Nouvel Ordre Mondial Twisted Evil ... Surprised Shocked Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad

Lorsque l'on sait les dégâts que Total a causé en Birmanie, par exemple, FAVORISANT LE REIGNE DE LA DICTATURE ET DE L'EXPLOITATION DES POPULATIONS, on constate le degré gigantesque de risques qui vont s'abattre sur les pays qui seront "aidés" (= démolis) par la nouvelle banque mondiale ultralibérale et privée des multinationales. Mad Mad Mad

Je me demande encore comment les gens font pour dormir, tant les projets dégueulasses ap paraissent de façon claire. Confused La conscience de beaucoup devrait les tenir éveillés. Et je me demande encore plus comment font ceux qui sont au courant pour ne pas bouger... Shocked

Vic.
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pop-corn



Joined: 26 Sep 2007
Posts: 192

PostPosted: Sat Oct 27, 2007 10:33 pm    Post subject: Reply with quote

A qui se vendent les Etats pour en perdre leur souveraineté ?

voir 5 film "les jeux de l'argent" et le film que vaut l'argent
http://fr.youtube.com/results?search_query=escalve+des+banque&search=Rechercher


et 1 article

Quote:
Banque du Sud contre banque mondiale
Accusé de népotisme, le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz a dû démissionner. La Maison Blanche, qui l’avait imposé, a revendiqué le droit de désigner son successeur. Remettant en cause la domination des pays du Nord, six Etats d’Amérique latine ont décidé de créer une Banque du Sud et de prendre des distances vis-à-vis de cette même Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de la Banque interaméricaine de développement afin de retrouver la maîtrise de leurs finances.
Par Damien Millet et Eric Toussaint

Puni ! Comment la toute-puissante Banque mondiale pouvait-elle accepter, en 2005, que le jeune ministre équatorien de l’économie Rafael Correa décide, sous prétexte que le pays traverse une crise politico-sociale d’une extrême gravité, de revoir l’utilisation des ressources pétrolières en réduisant le remboursement de la dette et en augmentant les dépenses sociales ? La banque suspend immédiatement un prêt de 100 millions de dollars promis à l’Equateur et, avec l’aide de quelques amis, s’occupe sérieusement de la carrière du ministre en question. « Les maîtres du pétrole, les Etats-Unis, le Fonds monétaire international [FMI], la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement [BID] ont fait pression sur le président [M. Alfredo Palacio], racontera M. Correa. J’ai perdu sa confiance, son appui (1). » Désavoué, le jeune économiste choisit de démissionner.

Elu président de la République le 3 décembre 2006, il n’a rien oublié de l’épisode et du mépris affiché face à la souveraineté du pays. Le 20 avril dernier, geste spectaculaire, il fait déclarer persona non grata M. Eduardo Somensatto, représentant de la Banque mondiale en Equateur. Par ailleurs, confronté à une dette publique de 10,5 milliards de dollars, il décide que la part du budget dédiée à son remboursement passera de 38 % en 2006 à 11,8 % en 2010. Un malheur (ou un bonheur) n’arrivant jamais seul, à quelques jours d’intervalle, le Venezuela annonce qu’il quitte le FMI et la Banque mondiale, la Bolivie fait savoir qu’elle ne reconnaît plus l’autorité du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), l’un des instruments du groupe Banque mondiale.

Depuis les années 1950, l’intervention de cette dernière et du FMI en Amérique latine a été marquée par les priorités de la politique étrangère de Washington. Les institutions de Bretton Woods ont soutenu le dictateur nicaraguayen Anastasio Somoza pendant près de trente ans, jusqu’à son renversement en 1979 (2). Au Guatemala, en 1954, elles boycottent le gouvernement progressiste de Jacobo Arbenz, puis s’empressent de soutenir la junte militaire qui l’a renversé. En Amérique du sud, elles sabotent les régimes démocratiques qui entreprennent des réformes tendant à réduire les inégalités : au Brésil, dès 1958, opposition au président Juscelino Kubitschek, qui refuse les conditions fixées par le FMI, puis boycottage de son successeur João Goulart quand celui-ci annonce une réforme agraire et la nationalisation du pétrole en 1963. En revanche, dès la mise en place de la junte militaire, en avril 1964, le FMI et la Banque mondiale accourent. Ils font de même en septembre 1973, au Chili, après le renversement et la mort de Salvador Allende. En mars 1976, en Argentine cette fois, le FMI apporte son concours à la dictature du général Jorge Videla. En avril 2002, il sera le premier (avec les Etats-Unis et l’Espagne de M. José María Aznar) à offrir ses services au bref gouvernement de facto issu du renversement du président vénézuélien Hugo Chávez.

Partout, les classes dominantes locales trouvent dans les institutions de Bretton Woods un soutien dans leur résistance aux réformes sociales. Ajoutons que le Chili d’Augusto Pinochet et l’Argentine de M. Videla ont constitué de véritables laboratoires pour les politiques néolibérales qui, sous des formes adaptées, furent ensuite appliquées dans les pays les plus industrialisés, en commençant par le Royaume-Uni de Mme Margaret Thatcher, à partir de 1979, et les Etats-Unis de Ronald Reagan après 1981.

La Banque mondiale et le FMI ont délibérément poussé l’Amérique latine à s’endetter : entre 1970 et 1982, la dette extérieure publique de la région passe de 16 à 178 milliards de dollars (3). En 1982, quand y éclate la crise de la dette, les deux institutions utilisent l’arme du surendettement pour imposer les politiques codifiées plus tard dans le « consensus de Washington » : ajustements structurels, privatisations, ouverture économique, abandon du contrôle des changes et des mouvements de capitaux, réduction des dépenses sociales, augmentation des taux d’intérêt locaux, etc. Les capitaux qui avaient afflué vers la région comme prêts prennent la direction des pays industrialisés sous la forme du remboursement de la dette – et de fuite des capitaux.

Remplaçant les juntes militaires à partir de la seconde moitié de la décennie 1980, les gouvernements démocratiques appliquent docilement les consignes néolibérales. Dévastateur... De la révolte populaire d’avril 1984 en République dominicaine à l’argentinazo de décembre 2001 contre le gouvernement de M. Fernando de la Rúa, en passant par le caracazo du 27 février 1989 contre le président vénézuélien Carlos Andrés Pérez, les émeutes se multiplient. Le rejet du « consensus de Washington » et de ses instruments finit par provoquer un virage à gauche à partir de l’élection de M. Chávez à la présidence du Venezuela, en 1998.

Après le renversement du président de la Rúa, en décembre 2001, les autorités argentines, sous la pression de la rue, défient ouvertement le FMI et la Banque mondiale en suspendant, jusqu’en mars 2005, le paiement de la dette publique extérieure à l’égard des créanciers privés et du Club de Paris (4). Si les gouvernements péronistes successifs de MM. Adolfo Rodríguez Saá, Eduardo Duhalde et Néstor Kirchner évitent la rupture directe avec les institutions de Bretton Woods (qui se font rembourser...), ils contribuent à les affaiblir en démontrant qu’il est possible de suspendre le paiement de la dette tout en renouant avec la croissance économique et en imposant un accord aux créanciers : 76 % de ceux-ci acceptent une réduction de plus de moitié des sommes réclamées.
Se passer enfin du FMI

A partir de 2005, un changement conjoncturel dans la situation économique mondiale modifie de manière favorable les rapports d’une majorité de pays en voie de développement avec les créanciers des pays les plus industrialisés. Les cours des matières premières et de certains produits agricoles sont à la hausse, tandis que les primes de risque payées pour emprunter des capitaux sont historiquement basses. D’importantes recettes d’exportation en devises fortes sont engrangées : entre 2002 et 2007, les réserves de change des pays d’Amérique latine et de la Caraïbe passent de 157 à plus de 350 milliards de dollars. Plusieurs gouvernements – Argentine, Brésil, Mexique, Uruguay, Venezuela, mais aussi Thaïlande, Indonésie, Corée du Sud... – en profitent pour solder leur compte à l’égard du FMI.

De nombreux mouvements favorables à l’annulation de la dette leur reprochent de « légitimer » celle-ci et de gaspiller des capitaux qui auraient été bienvenus pour mener des politiques sociales. Les gouvernants rétorquent que ces remboursements leur permettent de reprendre leur entière liberté à l’égard d’une institution qui impose des politiques impopulaires.

Que font jusqu’à présent la plupart des gouvernements avec leurs réserves de change ? Après avoir utilisé une partie de celles-ci pour rembourser certains organismes internationaux, ils placent le reste en bons du Trésor américains ou le déposent dans les banques des Etats-Unis (et, marginalement, d’autres pays industrialisés). Ils prêtent donc l’argent public du Sud aux puissances du Nord, en particulier au principal pays qui les domine.

En outre, le placement des réserves sous forme de bons du Trésor, américains ou autres, peut s’accompagner... de nouveaux emprunts sur le marché intérieur ou international. Dans tous les cas, la rémunération des réserves placées en bons du Trésor étrangers ou en liquide est inférieure à l’intérêt versé pour emprunter. Une perte d’autant plus considérable que les Etats-Unis remboursent avec un dollar en constante régression ces dernières années.

La détention de réserves importantes en devises engendre un autre mécanisme pervers : la banque centrale des pays concernés remet de la monnaie nationale aux agents économiques qui exportent. Afin d’éviter une augmentation de l’inflation due au surplus de liquidités en circulation, la banque centrale emprunte alors aux banques privées locales – ce qui représente un coût supplémentaire pour le Trésor public (5).

La relative abondance de réserves de change à disposition des gouvernements de la région et l’impasse à laquelle conduit ce type d’utilisation ont apporté de l’eau au moulin du président Chávez, qui, depuis quelques années, proposait la création d’un fonds humanitaire international et, depuis 2006, la création d’une Banque du Sud. En annonçant la naissance de cette institution, l’Argentine et le Venezuela ont franchi le pas en février 2007, bientôt rejoints par la Bolivie, l’Equateur et le Paraguay. Le Brésil, qui a hésité pendant trois mois, a fini par signer la déclaration de Quito du 3 mai, lors d’un sommet des ministres des finances de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, de l’Equateur, du Paraguay et du Venezuela. Un sommet réunissant les présidents de ces pays doit se tenir avant la fin du mois de juin et lancer officiellement la Banque du Sud.

Plusieurs options sont encore sur la table, mais un consensus semble se dégager sur plusieurs points. L’organisme financier réunira au moins ces six pays d’Amérique du Sud (la porte étant ouverte aux autres) et aura pour fonction de financer le développement dans la région. Un fonds monétaire de stabilisation serait aussi créé (6). Il existe déjà un Fonds latino-américain de réserve (FLAR), dont font partie cinq pays andins (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Venezuela) et un pays d’Amérique centrale, le Costa Rica. Il pourrait être transformé ; si cela s’avérait impossible, un nouveau fonds serait créé. Son but : faire face à des attaques spéculatives et à d’autres chocs externes en mettant en commun une partie des réserves de change des pays membres.

Il s’agit donc de se passer du FMI, mais avec une ambition supplémentaire : mettre en place une unité de compte qui pourrait, un jour, aboutir à une monnaie commune. En clair, créer l’équivalent de l’écu européen avant la naissance de l’euro. Actuellement, les échanges commerciaux entre pays d’Amérique du Sud se règlent en dollars. Or l’Argentine et le Brésil viennent d’affirmer qu’ils ont l’intention de régler leurs échanges mutuels, d’une valeur annuelle de 15 milliards de dollars, en pesos argentins et en reals brésiliens.

Lors de la réunion de Quito, la délégation de l’Equateur a mis en avant une conception révolutionnaire de la Banque du Sud (et du fonds). L’institution devra fonctionner sur une base démocratique, à l’opposé de la Banque mondiale, du FMI et de la BID. Elle sera un instrument notamment chargé de mettre en application les traités internationaux portant sur les droits humains, sociaux et culturels, alors que la Banque mondiale ne s’estime pas liée par ces traités. La Banque du Sud devra financer des projets publics, alors que les institutions existantes privilégient le secteur privé.

Par ailleurs, si les chefs d’Etat se mettent d’accord, elle devrait être fondée sur le principe « un pays, une voix ». Actuellement, à la Banque mondiale, au FMI et à la BID, le droit de vote des pays dépend de leur apport initial – les Etats-Unis détiennent à eux seuls plus de 15 %, ce qui leur donne un droit de veto de fait. De plus, les dirigeants et les employés de la Banque du Sud relèveraient de la justice, contrairement à ceux de la Banque mondiale, protégés par une immunité totale, qui n’est levée que si celle-ci le veut. Les archives appartiendraient au domaine public (la règle contraire est en vigueur au FMI et à la Banque mondiale). Enfin, le nouvel établissement financier ne s’endetterait pas sur le marché des capitaux. Son capital serait fourni par les pays membres, qui la financeraient par un apport initial, par des prêts, mais aussi par des taxes du type Tobin (7).

Il est encore trop tôt pour connaître le sort réservé à cette proposition. Sans accord, cette nouvelle construction ne représentera pas une solution de rechange pour la région. les gouvernements brésilien et argentin sont tentés par une banque qui viendrait renforcer leurs grandes entreprises privées ou mixtes, dans le cadre d’un bloc économique et politique construit sur le modèle d’une Union européenne dominée par la logique capitaliste. Mais le débat n’est pas tranché. Et un constat s’impose : en Amérique latine, le FMI et la Banque mondiale ne font plus la loi.
Damien Millet et Eric Toussaint.

juin 2007
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/06/MILLET/14861
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PostPosted: Thu Nov 01, 2007 11:07 am    Post subject: Reply with quote

l'Europe comme elle se construit sur une ligne de conduite de AGSC qui date du traité de Rome,traité de Lisbonne, traite de Maastricht, chaque traité n'a fait que renforcer l'illusion de perte de pouvoir sur nos élus
Hors ce sont nos élus qu'elle que soit leurr politique qui nous ont trompés en s'allignant sur leur cahier des charges AGSC

Nous pouvons encore faire quelque chose
Nous avons le droit de défaire ce qui a été fait en toute légalité , il y a même certaines jurisprudences en notre faveur
Nos élus on les pleins pouvoir de bloquer ou défaire si cette Europe ne nous convient pas

le film sur ce lien explique bien les mécanismes de l'AGSC et de l'OMC et nous redonne une autre vision de ce que sont nos élus et de leur pouvoir
et de ce que nous pouvons faire

il s'agit d'un reportage avec Raoul Marc Jennar et Laurence Kalafatides

http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=3030
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PostPosted: Mon Nov 19, 2007 9:30 pm    Post subject: Reply with quote

historico de l'Union Monaitaire Européenne

L’histoire de l’UEM est celle des tentatives successives de l’oligarchie financière d’obtenir que les Etats-nations membres acceptent de transférer leur pouvoir souverain en matière d’économie et de finance vers une institution supranationale dominée par les pouvoirs financiers. Robert Marjolin, l’une des figures qui a le plus contribué à cette Europe de la finance, le dit clairement dans son autobiographie en évoquant, en 1974, la raison pour laquelle ces idées ont fait peu de progrès depuis le traité de Rome : «On semblait penser que l’UEM était une simple extension ou un approfondissement de l’union douanière, sans voir que les deux concepts étaient profondément différents. L’union douanière suppose simplement "que les gouvernements renoncent (…) à utiliser dans la poursuite des intérêts nationaux, les instruments de la politique commerciale, droits de douane et restrictions quantitatives…". Dans une UEM, par contre, "les gouvernements nationaux remettent à des institutions communes l’emploi de tous les instruments de la politique monétaire et de la politique économique".»

Les conceptions d’empire sous-jacentes à l’Union économique et monétaire européenne

C’est au sommet de Strasbourg du 8 décembre 1989 que l’Europe a donné le feu vert à l’adoption du traité de l’Union économique et monétaire, dont le projet avait été élaboré par une commission dirigée par Jacques Delors, alors président de la Commission économique européenne. En 1990, une conférence intergouvernementale sur l’UEM établira un processus par étapes qui aboutira aux traités de Maastricht de 1992, d’Amsterdam, en 1997, avec son corollaire, le Pacte de stabilité, à l’établissement de la Banque centrale européenne indépendante et à l’euro à partir de 1999.

Historiquement, cependant, la première pierre de ce processus fut posée par le «Programme d’action pour le deuxième étage de la Communauté économique européenne (1962-65)», présenté par la Commission aux gouvernements des pays membres, le 24 octobre 1962. Bien que l’introduction de ce texte soit de la main de Walter Hallstein, président en exercice de la Commission, les sections avaient été rédigées par les différentes directions de la CEE en charge de ces dossiers. Robert Marjolin, vice-président français de la Commission économique européenne, chargé des questions économiques et financières, était à l’origine des sections touchant aux questions économiques et financières.

Inconnu de la plupart des Français aujourd’hui, au regard de l’importance que l’UEM a pris dans la vie des nations et des citoyens européens, Robert Marjolin est, avec quelques autres sur lesquels nous nous attarderons dans cet article, l’un des individus clés ayant exercé un rôle particulièrement néfaste dans l’histoire récente de l’Europe.

Les aspects plus publics de sa vie sont bien connus. Européaniste convaincu et proche des Etats-Unis, la carrière de Robert Marjolin se déroule sous le parrainage de Jean Monnet, qui en fit le chef de la mission d’achats française aux Etats-Unis pendant la guerre, l’appela auprès de lui, en 1945, au Commissariat au Plan et lui ouvrit, entre 1948 et 1951, une grande carrière européenne en le faisant nommer à la tête de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), qui distribuait les aides du plan Marshall à toute l’Europe. De 1958 à 1967, Robert Marjolin devient vice-président de la CEE en charge de l’économie et des finances.

Mais ce sont les aspects plus sombres de sa vie, qui le lient sans aucun doute au cœur même de l’oligarchie financière anglo-américaine et à ses plans d’Empire mondial, qui sont plus importants pour cet article . En effet, cet homme d’origine très modeste qui déclare à propos de sa vie : «Ce que je désirais confusément, c’était sortir de la masse, me faire reconnaître comme étant quelqu’un», gravira tous les échelons sociaux pour devenir un serviteur de cette oligarchie au plus haut niveau. Des milieux de la synarchie bancaire d’avant-guerre, jusqu’aux dernières années de sa vie où il rejoint les comités d’administration de quelques-unes des très grandes multinationales anglo-hollandaises et américaines, telles Royal Dutch Shell (Prince Bernhard) et la Chase Manhattan Bank (David Rockefeller), la carrière de Robert Marjolin a été faite en grande partie sou le contrôle des grandes familles de l’oligarchie, dont la famille Rockefeller et le groupe de Bilderberg.

Très important pour comprendre comment ces cercles financiers finiront par prendre le contrôle des finances européennes en 1989, via l’UEM, c’est le fait qu’en 1945, Robert Marjolin introduira son ami, le philosophe franco-russe Alexandre Kojève, à la Direction des relations économiques extérieures (DREE) un poste stratégique à partir duquel Kojève agira dans l’ombre, pendant une vingtaine d’années, en faveur de ces intérêts impériaux .
Egalement inconnu du public français, c’est pourtant lui qui imposa les conceptions d’Empire sous-jacentes à l’ensemble de la construction européenne et dont les populations européennes ignorent tout ! Convaincu que depuis Napoléon, les Etats-nations n’avaient plus aucune chance de faire face seuls aux défis de la guerre, Alexandre Kojève militait ouvertement en faveur de la constitution d’ensembles régionaux bâtis dans l’interdépendance, des empires régionaux qui, à la fin des temps, viendraient constituer un «empire universel et homogène» ! Alexandre Kojève, Bernard Clappier, son directeur à la DREE, et Olivier Wormser, un autre proche de Marjolin, chef de la direction économique et financière du Quai d’Orsay, agiront depuis l’intérieur de la bureaucratie, en faveur de ces conceptions supranationales, souvent à l’insu de leurs propres gouvernements. Sous la IVème République, en l’absence d’un pouvoir politique fort, ils jouissent d’une liberté de manœuvre quasi absolue.

Avec Leo Strauss , le philosophe allemand exilé aux Etats-Unis en 1933 où il fonda une célèbre école à l’Université de Chicago, et Carl Schmitt , le juriste attitré des nazis, Alexandre Kojève fait partie d’un autre trio aussi néfaste que celui-là. Ensemble, ces trois «philosophes» seront les inspirateurs de l’idéologie des néo-conservateurs au pouvoir aujourd’hui aux Etats-Unis, étrange concoction des conceptions réactionnaires de Hobbes, de Nietzsche et de Hegel

a suivre
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PostPosted: Wed Nov 21, 2007 12:42 am    Post subject: Reply with quote

Du programme d’action de Robert Marjolin en 1962 au plan Delors de 1989

C’est donc ce groupe d’hommes que nous retrouvons à l’origine du «Programme d’action pour le deuxième étage de la Communauté économique européenne (1962-65)».

Les propositions faites dans ce programme avaient d’abord été élaborées et présentées conjointement par Robert Marjolin et un économiste belgo-américain, membre de l’une des organisations les plus importantes de l’élite américaine, le Conseil des relations extérieures de New York, et conseiller économique du Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe de Jean Monnet (ACUSE). Dans un ouvrage datant de 1957, avant même la création du Marché commun, Robert Triffin appelait déjà les Européens à aller dans la direction d’une Union économique et monétaire !

Peu avant le Programme d’action de 1962, Triffin et Robert Marjolin avaient fait une proposition conjointe pour la création d’un «Fonds de réserve européen» devant être nourri par 10 % des réserves des banques centrales, destiné à donner à la bureaucratie de Bruxelles un rôle financier indépendant et supranational par rapport aux Etats membres. Ils proposaient également la création d’une nouvelle unité de compte européenne.

Le Programme d’action de 1962 se proposait de réformer le traité de Rome, dans le sens d’une interprétation maximaliste de l’article 108, ouvrant la voie à la réalisation d’une Union économique et monétaire. Le deuxième étage proposé pour la période 1962-65 exigeait des consultations préalables avant toute opération monétaire importante. Le troisième étage, couvrant la période 1965-1969, proposait déjà une Union économique et monétaire imposant des taux fixes entre les monnaies et une politique monétaire préfigurant la rigidité de l’UEM de 1989.

Peu de ces propositions furent adoptées, car de Gaulle s’opposa vigoureusement à toutes les tentatives de la Commission de s’arroger un pouvoir supranational. Cependant, en 1964, le Conseil européen accepta de créer un comité des gouverneurs de banques centrales et de coordonner à moyen terme les politiques budgétaires. C’était déjà une victoire importante pour les financiers car, comme Robert Marjolin devait le déclarer lors du premier comité des gouverneurs de Banques centrales : «La question centrale était identifiée comme le mouvement vers la création d’une Union monétaire.»

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le plan Barre suivra mais avant voyons la biographie de Robert Marjolin

L’économiste Robert Marjolin constitue l’un des meilleurs fils rouges que nous possédons pour suivre les politiques promues par l’oligarchie financière anglo-américaine et ses alliés continentaux, depuis les années trente jusqu’à sa mort en 1986.

Issu d’une famille très modeste, ce sont les deux représentants de la Fondation Rockefeller en France, Célestin Bouglé, directeur de l’Ecole normale supérieure et fondateur du Centre de documentation sociale, et Charles Rist, économiste de renom international, sous-gouverneur de la Banque de France avant la guerre et fondateur de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), qui l’ont promu à un rôle de premier plan sur la scène internationale.

C’est alors qu’il passait son oral à la Sorbonne que Bouglé «repère» Marjolin. En 1932, il lui obtient une bourse aux Etats-Unis, à la Fondation Rockefeller, pour étudier les rapports entre la culture et la personnalité. En 1933, Bouglé présente Marjolin à Rist qui en fera son principal collaborateur à l’IRES.

Ses liens avec la Fondation Rockefeller propulsent Marjolin dans cet univers glauque d’avant-guerre qui fournira ses troupes à la Révolution nationale de Vichy. Cependant, tous n’ont pas collaboré avec les nazis, certains finissant par choisir, in extremis, d’entrer en résistance avec Churchill, lorsqu’ils se sont aperçus qu’Hitler avait décidé de s’attaquer à l’Europe de l’Ouest avant de s’en prendre à l’Union soviétique.

Bien que se réclamant du socialisme – Marjolin fut chargé de mission auprès de Léon Blum en 1936 dans le premier gouvernement du Front populaire – il pratique le grand écart entre ces idées et les groupes économiques les plus libéraux, voire même avec les milieux planistes inspirés par le néo-fasciste belge Henri de Man.

En tant que principal collaborateur à l’IRES, Marjolin faisait de fréquents voyages à Londres pour travailler avec la London School of Economics, où la Fondation Rockefeller finançait déjà les économistes qui allaient fonder en 1947 l’infâme Société du Mont-Pèlerin, Lionel Robbins et Friedrich von Hayek. Dans son autobiographie*, Marjolin dira tout le bien qu’il pense du «Reform Club» et de ces milieux où il «retrouvait d’excellents amis anglais» dont «Lionel Robbins».

Marjolin sera aussi de ceux qui fondèrent l’organisation qui a préfiguré l’ultra-libérale Société du Mont-Pèlerin. Dès 1938, «Le colloque Walter Lippmann», organisé par le philosophe et économiste Louis Rougier, donna lieu à la création du Centre international d’études pour la rénovation du libéralisme. Lippman, un publiciste américain, venait de publier un livre, The Good Society, qui avait fait fureur, renvoyant dos à dos socialisme et fascisme pour ce qui était du contrôle des moyens de production, mais proposant d’encadrer le libéralisme économique par un cadre juridique et policier tout aussi autoritaire. Sur les vingt-six personnalités présentes à la fondation de la Société du Mont-Pèlerin, en Suisse, en 1947, seize, dont les principales, avaient déjà participé à ce colloque d’avant-guerre à Paris, dont : Friedrich von Hayek, Ludwig von Mises, Walter Lippmann, M. Polany, et Walter Röpke. Parmi les Français, outre Louis Rougier, on trouvait sans surprise Raymond Aron, Robert Marjolin et Jacques Rueff qui, plus tard, travaillera avec de Gaulle. Notons que l’existence de ce colloque fut longtemps occultée par les fondateurs de la Société du Mont-Pèlerin en raison des liens très étroits entretenus par Louis Rougier avec le régime de Vichy. Lionel Robbins aurait ainsi émis son veto à la participation de Louis Rougier à la première réunion de Société du Mont-Pèlerin, en avril 1947, et ce n’est que dix ans plus tard, à Saint-Moritz, que Rougier réintégrera la Société, avec le soutien remarqué de Friedrich von Hayek.

Marjolin déclare, dans son autobiographie, qu’«il y a trois noms auxquels (sa) pensée s’accroche parmi (ses) contemporains» d’avant-guerre, «Raymond Aron, Eric Weil et Alexandre Kojève. Je leur dois, dit-il, une grande partie de ce que je pense, de ce que je suis. Il existait entre nous, malgré nos divergences, une unité profonde dans la façon dont nous jugions le monde qui nous entourait et le mouvement de l’histoire». C’est également à cette époque qu’il fit connaissance d’Olivier Wormser à qui une grande amitié le liera jusqu'à sa mort. Marjolin participa au séminaire sur Hegel donné par Kojève à l’Ecole pratique des Hautes Etudes et fera entrer l’émigré franco-russe au ministère de l’Economie en 1945.

Notons enfin que, bien que Marjolin, tout comme Raymond Aron, aient participé à la résistance contre le nazisme, ils ont aussi collaboré avec les milieux qui suivirent le maréchal Pétain jusqu’au bout. Marjolin dit lui-même avoir été «un temps séduit» par le groupe du 9 juillet (1934), qui rassembla les «planistes» de tous bords autour d’un programme de corporatisme social et national de type fasciste. C’était une initiative de Jules Romain, un adepte de Jean Coutrot, fondateur, en 1931, du groupe X crise qui rassemblait des planistes «polytechniciens». Il est aussi accusé d’avoir dirigé la Synarchie d’Empire. Le groupe Révolution constructive auquel participa Marjolin était une caisse de résonance du planisme de de Man. Quant à Raymond Aron qui, encore en 1983, écrivait : «Traîtres les collaborateurs, oui ; traîtres les tenants de la Révolution nationale, certainement non», il avait été un assidu des Décades de Pontigny, de Paul Dejardins, autre vivier de formation de la technocratie vichyste entre 1911 et 1939

a suivre
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PostPosted: Thu Nov 22, 2007 7:00 pm    Post subject: Reply with quote

suite:

Les plans Barre et Werner des années soixante

Profitant d’un climat monétaire très dégradé à l’échelle internationale, une nouvelle offensive aura lieu à la fin des années soixante. Dans un mémorandum qu’il rédigea lui-même en 1969, Raymond Barre (Photo ci-contre), futur Premier ministre, nous apprend que c’est «avec une très grande discrétion», étant donné les implications de telles politiques sur l’Europe, qu’un mémorandum confidentiel fut présenté par la CEE au sommet des ministres des Finances européens, réuni à Rome en février 1968. Ce «Mémorandum pour une action communautaire dans le domaine monétaire», inspiré par le Programme d’action de 1962, allait, en effet, très loin. Il proposait entre autres 1) d’obliger les «Etats-membres à ne faire aucun changement dans les parités des monnaies, sauf par un accord préalable», 2) de «définir une unité de compte devant être utilisée dans toutes les actions de la Communauté ayant besoin d’un dénominateur commun».

Cependant, Raymond Barre enterra ce projet, non pas pour des raisons de fond, mais par crainte que les Etats, la France en particulier, ne soient pas encore prêts à franchir le pas vers la supranationalité et qu’à vouloir aller trop vite, une telle approche ne réveille les réflexes nationaux, empêchant tout progrès. Barre avait remplacé entre-temps Robert Marjolin en tant que vice-président français de la CEE, chargé des questions économiques et financières.

Dans son mémorandum proposé le 12 février 1969, Barre revient à la charge, de façon plus prudente, et endosse tous les progrès réalisés vers l’UEM, dont il nous rappelle que les lignes principales ont été définies dans le chapitre VIII du Programme d’action de Marjolin. Le plan Barre «réaffirme le contenu du mémorandum de 1968» et propose d’aller au-delà 1) en renforçant la coordination dans les politiques économiques à moyen terme, en particulier en matière de production, d’emploi, de salaires et de balance des paiements. 2) en établissant des «consultations préalables obligatoires sur les politiques à court terme» et 3) en continuant à construire les instruments d’une politique monétaire européenne. Moins ambitieux que ceux de Marjolin, Triffin et les autres, ce projet était plus insidieux, car de façon très pragmatique, il incitait les gouvernements européens à accepter une coordination économique et monétaire «supranationale» de plus en plus grande.

Là encore, ce n’est pas un hasard de retrouver Raymond Barre dans ce rôle. Barre était lui aussi un collaborateur et proche ami de Robert Marjolin et d’Alexandre Kojève. L’élogieuse préface à l’autobiographie de Marjolin, Le travail d’une vie – Mémoires 1911 – 1986, est de Raymond Barre. L’ancien Premier ministre était aussi très proche d’Alexandre Kojève, comme il le dit lui-même dans un entretien publié par Dominique Auffret dans son ouvrage Alexandre Kojève - La philosophie, l’Etat, la fin de l’Histoire. Barre y affirme avoir rencontré Kojève en 1948 lorsque lui-même a fait son entrée à la DREE, où Kojève était chargé de mission dans le service qui suivait les relations de la France avec l’OECE, organisme dirigé par son ami Robert Marjolin. Barre fait état à plusieurs reprises de la «forte influence» intellectuelle que Kojève exerça sur lui et il évoque ses discussions avec l’émigré franco-russe, qui portaient déjà sur la libéralisation des échanges entre les pays de l’OECE et sur la préparation de l’UEM. Raymond Barre révèle aussi que dans les années 60, Kojève était un fervent partisan de la création de zones économiques régionales. Pour lui, «les économies repliées sur elles mêmes, les tarifs douaniers, les entraves à l’échange de marchandises, tout cela était dépassé», dit Barre, qui ajoute que Kojève croyait à «l’interdépendance inévitable entre les économies», «une idée qu’il puisait dans sa vision de la fin de l’histoire», c’est-à-dire l’idée inspirée de Hegel qu’un jour, les empires régionaux viendraient faire partie intégrante d’un empire universel homogène.


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un document assez complet sur le sujet si vous n'aimez pas les petites doses de textes

http://www.solidariteetprogres.org/spip/IMG/pdf/Synarchie_financiere.pdf


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Une vision sur raymond barre


Quote:
Dans Paris-Match, le 30 août 2007
Si Eva Barre s'est toujours voulue en retrait de son mari, son passé doit être connu puisque elle et son mari ont traversé l'histoire de la IVème et de la Vème République.

La percée de Raymond Barre dans l'arène politique, au milieu des années 1970, m'avait inquiété car je savais qu'il agissait dans l'ombre de ses " tuteurs " de Faculté, François Perroux, mondialiste de gauche, et surtout Alexandre Kojève, dont les relations avec les Soviétiques étaient permanentes. En ces temps de guerre froide, il était normal de s'en préoccuper, tant les spécialistes du KGB s'acharnaient à recruter des " agents d'influence " dans les milieux intellectuels, ravis que De Gaulle ait pris ses distances dès 1966 avec l'Otan.

Même si je faisais part de mes réserves à l'égard de l'Alliance atlantique dans ma Lettre confidentielle, cela ne me jetait nullement dans les bras d'une Europe en gestation avancée, sous l'égide des comités de Jean Monnet.

A l'époque, Raymond Barre était un ardent prosélyte de la dissolution des nations dans un grand ensemble continental, et Kojève incarnait l'idée d'une Europe de l'Atlantique à l'Oural progressivement soviétisée. Puis vint l'information, pendant l'hiver 1973, que Raymond Barre appartenait à la Trilatérale, ce produit de la dynastie Rockefeller pour un monde réparti en Grands Ensembles Économiques, gérés par une entente " aménagée " entre l'Empire américain, d'une part, l'Empire soviétique et ses satellites, d'autre part.

C'est alors qu'un personnage prit contact avec moi. Il insista pour me rencontrer. Il avait été le premier mari d'Eva Barre, née à Budapest dans la richissime famille israélite Hegedus. Pourquoi ces confidences? Parce que, me dit-il, il avait appris que les services secrets soviéto-hongrois cherchaient depuis quelques temps à approcher le couple Barre.

Youri Andropov, chef du KGB depuis 1967, considérait que notre économiste était appelé à un grand avenir. Andropov voyait juste : Raymond Barre avait commencé à être connu dès 1959 au cabinet de Jean-Marcel Jeanneney, le ministre de l'Industrie. Depuis le début des années 1960, il s'était affirmé à la vice-présidence de la Commission des Communautés européennes, puis il avait fait irruption, en janvier 1975, au ministère du Commerce extérieur.

Le couple Barre fut invité à Budapest, en visite officielle. Était-ce parce que, remariée à Barre, Eva Hegedus était d'origine hongroise ? Certes. Mais un dossier existait dans les archives de Moscou.

Bien que juive, pendant la guerre, Eva avait été très liée au chef de la Gestapo de Budapest. Elle avait à peine vingt ans, était jolie, courtisée. Sa liaison a sans doute épargné la déportation aux Hegedus. Les avant-gardes tchékistes de l'Armée rouge approchant de la capitale hongroise, entra alors en scène un officier français, prisonnier évadé d'un camp d'internement proche de la Hongrie, qui s'était réfugié à Budapest. Il était tombé amoureux d'Eva. Il lui proposa de l'épouser et de l'emmener en France afin d'échapper aux Soviétiques, sa liaison avec le chef de la Gestapo étant de notoriété publique. Elle risquait donc sa vie, quand la minorité communiste du pays engageait déjà sa chasse à l'homme.

Eva accepta, et grâce à des complicités dans l'antenne diplomatique française à Budapest, elle épousa cet officier, celui-là même qui me faisait ses confidences.

Il vint à Paris avec son épouse, puis il fut envoyé à Sfax, en Tunisie, comme ingénieur des Phosphates. Le couple s'intégra à la colonie française. Il se rendait souvent à Tunis où figurait parmi leurs amis la famille Guetta, dont un des enfants, Bernard, devint journaliste dans la presse parisienne.

C'est en Tunisie que Raymond Barre rencontra Eva. Coup de foudre. Divorce. La suite est connue. Barre fut muté de Tunisie à la Faculté de Caen, puis il plongea dans les circuits européistes où les soviéto-hongrois ont pensé s'en faire un ami au sein d'une " maison européenne ", dont une fraction gaulliste estimait qu'elle mènerait l'Europe " à l'entente, la détente, puis la coopération "...

L'ex-mari d'Eva, en se confiant ainsi, ne se vengeait visiblement pas de l'échec de son mariage. Il était simplement très inquiet d'un chantage possible sur Eva, donc sur l'homme politique Raymond Barre.

Nous avons déjà raconté cette histoire, mais il y a de cela trois décennies, et tous nos lecteurs ne la connaissent pas. Quelqu'un qui fréquentait Raymond Barre prit sur lui de lui montrer ma Lettre d'Information. Barre la lit et murmura : " C'est à peu près la vérité. J'ai d'ailleurs été averti à temps des intentions de Budapest. Il s'agissait de ne pas donner prise. . . "

Pourquoi évoquer aujourd'hui cette affaire ? Parce que si je ne partageais les options mondialistes de Raymond Barre, il est certain que lui et son épouse ont eu à l'époque une conduite exemplaire, et qu'Eva elle-même a courageusement tenu ses distances. Elle s'occupa avec assiduité de l'aide aux réfugiés hongrois en France durant les ministères de son mari, et jusqu'à nos jours. Cet aspect humain méritait d'être connu, afin de compléter l'image de Raymond Barre.

Pierre de Villemarest


http://www.recherches-sur-le-terrorisme.com/Documentsterrorisme/eva-raymond-barre.html
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marektysis
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PostPosted: Fri Nov 23, 2007 9:39 pm    Post subject: Reply with quote

Cher popcorn,
Remarquable ! continue dans cette veine.
Marek
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PostPosted: Sat Nov 24, 2007 7:30 pm    Post subject: Reply with quote

merci marek pour ton encouragement

Seul la recherche de l'information pour une justice est remarquable.
s'est une lourde tache que de poster sur ce forum , et j'invite d'autres personne a le faire , encore faut il se mouiller face aux limaces

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suite:

Le sommet de La Haye de 1969

C’est le sommet de La Haye de décembre 1969 qui mettra sur la table un projet beaucoup plus ambitieux, préfigurant déjà l’UEM de 1989. Plusieurs facteurs nouveaux, dont l’intensification des désordres monétaires internationaux qui aboutiront à la mort du système de Bretton Woods en 1971, sont à l’origine de cette nouvelle offensive.

L’autre facteur majeur est le fait que de Gaulle ait alors quitté le pouvoir, remplacé par un George Pompidou (Photo ci-contre) qui était loin d’avoir la même hauteur de vues. Proche de l’Angleterre et des milieux financiers, Pompidou commit l’erreur monumentale de faire entrer l’Angleterre dans le Marché commun, entrée qui marque le premier recul notable des économies européennes et la fin de la conception «carolingienne» du gaullisme.

Côté allemand, c’est Willy Brandt (Photo ci-dessous), un européaniste convaincu, qui prit les rênes du pouvoir.

Dans un rapport sur l’histoire de l’UEM pour la Banque nationale de Belgique, Yvo Maes nous confirme quelles ont été les sources de cette nouvelle initiative : «Le fait que Willy Brandt soit devenu chancelier allemand était très important. Brandt était un fédéraliste européen convaincu et très favorable à l’UEM, tout comme Gaston Eyskens (Belgique) et Pierre Werner (Luxembourg). Brandt était membre du Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe de Jean Monnet, qu’il a consulté avant de préparer le sommet de La Haye. Monnet a fait appel à Triffin qui a rédigé la proposition pour un Fonds monétaire européen.»

A ce sommet, les chefs d’Etats demandèrent à Pierre Werner, Premier ministre luxembourgeois, d’établir un projet en vue de la création d’une Union économique et monétaire. Le plan Werner, présenté en 1970 sous le titre L’Europe en route vers l’Union monétaire, se situe, encore une fois, dans la continuité du Programme de Marjolin de 1962, y compris la «proposition de Robert Triffin et de Robert Marjolin de 1958 pour la création d’un Fonds de réserve européen, fin ultime d’une politique économique et monétaire commune». Il propose la création par étapes, sur une période de sept à dix ans au plus, d’une Union économique et monétaire prévoyant la mise en oeuvre d’un mécanisme réduisant les fluctuations des taux de change ; la définition d’une unité de compte européenne dont l’usage serait d’abord facultatif et pragmatique, pouvant favoriser, entre autres, le développement d’un marché financier européen autonome ; la création d’un Fonds de coopération monétaire européen permettant d’organiser les concours financiers destinés aux opérations de financement à court et à moyen terme de la Communauté.

Dans la septième étape, ce Fonds se transformerait en Fonds de réserve européen, aux compétences largement étendues, et Pierre Werner (Photo ci-contre) nous dit que «conformément au plan du professeur Triffin, patronné par le Comité Monnet, les banques centrales détiendraient sous forme de dépôts une proportion déterminée de leurs réserves monétaires globales. Les dépôts seraient libellés en unités de compte.» Werner ajoute, quant à ces dernières propositions, «que l’usage de l’unité de compte européenne nous rapproche notablement d’une ultime étape, à savoir la centralisation définitive de la politique monétaire et la substitution d’une monnaie européenne, de compte et de circulation, aux monnaies nationales. Cela ne se fera sans doute qu’en fonction d’une intégration politique plus poussée».

Indiquant que les objectifs poursuivis par ces «pères» de l’Europe financières étaient tout sauf «idéaux», une note sur la liberté de circulation des capitaux, annexée au rapport Werner, appelle les Etats à adopter des mesures contribuant à l’émergence d’un marché des capitaux européen, dont l’origine serait le marché de l’euro-dollar.

On voit, enfin, dans le plan Werner, une forme d’extrémisme monétaire, combinant à la fois une liberté absolue dans la circulation des biens, des personnes et des capitaux, avec un rigorisme extrême au niveau du contrôle monétaire et budgétaire par une agence unique, supranationale. Trois conditions seraient nécessaires à une UEM : «Une convertibilité totale et irréversible des monnaies entre elles ; la libération complète des mouvements de capitaux et l’intégration complète des marchés bancaires et autres marchés financiers, l’élimination des marges de fluctuation et la fixation irrévocable des parités.»

Heureusement pour l’Europe d’alors, la crise monétaire qui aboutit à la fin du système de Bretton Woods mit en veilleuse tous ces projets jusqu’à la création du serpent monétaire européen en 1972 et du Système monétaire européen de 1978, qui obéissent cependant à une logique différente. En effet, il s’agit là d’une défense des économies européennes, dans un monde où le flottement des monnaies et la globalisation ont de graves répercussions sur les économies, plutôt que d’une volonté de créer une UEM supranationale.

Quote:
heureusement; la crise monétaire qui aboutit à la fin du système de Bretton Woods

je ne dirais pas heureusement, cette crise a été voulue je me ferais un plaisir de le démontrer plus tard
cette crise était une brèche qui a permis aux agneaux de s'y engouffrer dans une impasse vers un contrôle inévitable
14-18/1929.et 40-44 -Bretton Woods, le systeme monaitaire, ect... ne sont que des étapes voulues et pensées par quelques banquiers et assureur pour affaiblir et prendre le contrôle .
la libre circulation des personnes et des biens étaient d'ailleurs aussi un appât pour avaler le reste , une prise de pouvoir sur les services public qui dévalide la responsabilité de l'Etat face au citoyen
d'ou le rôle de l'AGCS avec la disparition des Etats pour le benefice de la haute finance.

qu'on me prouve le contraire !!
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PostPosted: Sun Nov 25, 2007 4:04 pm    Post subject: Reply with quote

Alexandre Kojève, logique d’empire et dialectique du «maître-esclave»

Sans que la plupart des citoyens européens n’en aient la moindre idée, l’UEM qui leur a été imposée depuis le milieu des années 80 porte en elle le dessein d’un empire. Le manipulateur qui a le plus contribué à sa conception, lui aussi parfaitement inconnu de l’opinion publique, est un «philosophe» franco-russe du nom d’Alexandre Kojève.

Né en Russie, Kojève (1902-1968) s’exile en Allemagne en 1920. En 1926, il s’établit à Paris où il restera jusqu’à la fin de sa vie. Mais c’est à Berlin, dans les années 20, qu’il rencontre le philosophe juif allemand Leo Strauss (1899-1973), qui avait quitté l’Allemagne en 1932 pour Paris où il restera deux ans en relation avec Kojève avant de s’établir à Londres. En 1938, il part aux Etats-Unis où il formera à l’Université de Chicago la plupart des néo-conservateurs au pouvoir aujourd’hui dans ce pays. Kojève et Strauss resteront de proches collaborateurs toute leur vie, Strauss envoyant ses «brillants» élèves, tels Allan Bloom ou Francis Fukuyama, auprès de Kojève. A ce duo, il faut ajouter Carl Schmitt, juriste attitré des nazis. Notons que Strauss a pu prendre la route de l’exil grâce à la Fondation Rockefeller – toujours elle ! – auprès de laquelle Schmitt l’avait introduit. Après la guerre, Kojève participa activement à la réhabilitation de Carl Schmitt.

C’est un cycle de conférences sur Hegel, donné entre 1933 et 1939 à l’Ecole pratique de hautes études (EPHE), qui confère à Alexandre Kojève son influence totalement démesurée dans la vie politique française et européenne. En effet, on retrouve là un petit groupe d’hommes, parmi lesquels Raymond Aron, Robert Marjolin, George Bataille, Jacques Lacan et Raymond Queneau, qui jouera un rôle majeur dans les années qui suivirent, au service de l’oligarchie financière internationale.

Qu’Alexandre Kojève ait pu exercer une telle influence est proprement effrayant à l’étude de ses idées. Ardent défenseur du rétablissement des empires, il épousait entièrement la dialectique hégélienne du maître/esclave comme moteur de l’histoire. Son séminaire à l’EPHE portait surtout sur la section A du chapitre IV de la Phénoménologie de l’esprit d’Hegel, consacrée à cette dialectique du maître/esclave. Ce texte sert de préface à l’ouvrage qui présente l’ensemble des séminaires de Kojève.

Au début de ce texte, Hegel établit une différence entre l’homme et l’animal, ce dernier ne dépassant pas le stade du «sentiment de soi», alors que l’homme est «conscient de soi (..) et de sa dignité humaine». Mais, ce n’est pas la raison qui permet à l’homme de devenir conscient de lui-même, mais un désir qui le pousse à se découvrir. «L’homme, nous dit-il, ne s’avère humain que s’il risque sa vie (…) dans une lutte à mort en vue de la reconnaissance» ! Autrement dit, c’est la capitulation ou la mort entre deux adversaires, dans une lutte à mort, qui permet à l’homme de reconnaître sa qualité humaine ! Mais comment un mort, ou deux, peuvent-ils reconnaître le vainqueur ? Hegel admet que pour que «la réalité humaine» puisse se constituer, «il faut que les deux adversaires restent en vie». Dans cette lutte, donc, l’un «doit avoir peur de l’autre, (…) doit refuser le risque de sa vie en vue de la satisfaction (du) désir de "reconnaissance"» de l’autre. Or, le «reconnaître» ainsi, c’est le «reconnaître comme son Maître et se reconnaître et se faire reconnaître comme Esclave du Maître». C’est cette dialectique qui définit l’histoire du monde, les esclaves dépassant les maîtres, le tout devant s’annuler à la fin de l’histoire, où maîtres et esclaves seront les deux à la fois…

Avec cette conception hégélienne, encore plus brutale que celle de Hobbes et préfigurant celle de Nietzsche, il n’est pas étonnant qu’Alexandre Kojève se fasse le défenseur des empires. C’est le thème principal d’une Esquisse d’une doctrine de la politique française rédigée en août 1945 et du Projet Kojevnikov datant de la même époque.

Dans ce texte qui paraît aberrant par certains côtés, mais dont on voit l’influence certaine qu’il a eue sur la pensée néo-conservatrice aux Etats-Unis et en France, où «la Règle du Jeu» de Bernard-Henri Levy publiait encore des extraits en 1990, juste après la chute du Mur et la réunification de l’Allemagne, Kojève défend l’idée que l’ère des nations est révolue et que «pour être politiquement viable, l’Etat moderne doit reposer sur une vaste union impériale de nations apparentées». Les économies nationales ne sont plus capables de financer les techniques militaires de la guerre moderne. Entre la nation et l’Empire homogène et universel de la fin de l’histoire, la réalité intermédiaire est celle des empires régionaux. Au sortir de la guerre, Kojève voit deux empires hégémoniques, l’empire «slavo-soviétique», à dominante religieuse orthodoxe, et l’empire «anglo-saxon» à dominante protestante, auquel viendra se joindre l’Allemagne.

Dans ce contexte, si la France veut continuer à exister, elle ne peut ni rester isolée, car son histoire en tant que nation est finie, ni se joindre à cet empire anglo-saxon, car elle risquerait de n’être plus qu’«un hinterland militaire économique, et par suite politique, de l’Allemagne, devenue l’avant-poste militaire de l’Empire anglo-saxon». Usant des mêmes arguments géopolitiques qu’on a entendus chez Thatcher et Mitterrand à l’époque de la chute du Mur, Kojève soutient qu’une France avec 40 millions d’habitants serait incapable de faire face à une Allemagne de 80 millions ! Face à cette «réalité», Kojève n’hésite pas à faire appel à la vieille idée de Mussolini et de Laval en 1936, d’un empire des sœurs latines, et propose que la France constitue un empire latin catholique, «idée-idéal (…) où le peuple français aurait pour but et pour devoir le maintien de son rang de primus inter pares» ! Cet empire rassemblant 110 millions habitants mettrait en commun les «ressources de leurs patrimoines coloniaux», notamment africains, et aurait une politique économique et militaire unique. Sa zone d’influence se limiterait à la Méditerranée, cette mare nostrum. Mais qu’est-ce qui «apparente» ces trois nations ? La «douceur de vivre» qui transforme le «bien-être bourgeois en douceur de vivre aristocratique» !

Mais comment convaincre les Français qu’ils doivent proclamer «que la France est morte politiquement une fois pour toutes en tant qu’Etat-nation» ? Il faut qu’elle comprenne qu’elle «engendre l’empire afin de prolonger, dans le futur, l’autonomie et la grandeur que son présent purement national ne lui permet plus de soutenir». N’est-ce pas le langage que toute l’élite politique nous tient actuellement, que la France ne peut plus agir puissamment dans le monde, autrement que par «l’Europe puissance»?

La clé pour réussir, dit Kojève, c’est le général de Gaulle, mais «comment le convertir à l’idée de l’empire latin ?» Kojève élabore un plan pour rassembler les masses contrôlées par les communistes, la volonté politique du général de Gaulle et les élites économiques, technocratiques et culturels, à soutenir son projet. Il propose de mobiliser résistants «constructifs», fonctionnaires, techniciens et capitalistes, mais aussi tous «ceux qui avaient la foi dans la Révolution nationale» du Maréchal «et ont agi en conséquence.» Car il faut avoir des hommes d’action qui poussent aux limites, même s’ils ont fait des erreurs, pour aboutir. Ailleurs dans ce texte, qui propose de donner à l’empire latin juste assez de pouvoir militaire pour asseoir sa neutralité, Kojève fait l’éloge de cette période «d’objection de conscience» que fut Vichy.

Le général de Gaulle, on le sait, a bouleversé ce projet qui, sous sa forme d’Union latine, n’a probablement jamais été pris au sérieux. Il reste que depuis la mort de de Gaulle, quelque chose de très proche est apparu, bien qu’englobant l’Allemagne, sous la forme d’un ensemble régional interdépendant, dominé par une autorité supranationale, et que certains, en Angleterre, appellent déjà l’Empire européen et en France, plus pudiquement, l’Europe puissance.
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PostPosted: Tue Nov 27, 2007 1:12 pm    Post subject: Reply with quote

Du plan Werner au plan Delors, le témoignage de Hans Tietmeyer,
ancien gouverneur de la Bundesbank


Le témoignage de Hans Tietmeyer , président de la Bundesbank entre 1993 et 1999, sur certains moments clés de l’histoire de l’UEM est particulièrement instructif, étant donné sa défense systématique et éhontée du point de vue des banques contre celui des peuples. Dans un discours prononcé à l’Académie royale irlandaise de Dublin, le 26 avril 2005, Tietmeyer, qui avait fait partie du groupe Werner, souligne que le «vrai tournant en U pour la politique monétaire européenne» a démarré en 1983, «lorsqu’un fort conflit a éclaté à l’intérieur du gouvernement concernant l’orientation future de la politique intérieure. C’est le nouveau ministre des Finances, Jacques Delors, qui finit par gagner le soutien du président Mitterrand à un changement fondamental de la politique intérieure française et de la politique monétaire, en direction d’une orientation soutenue vers la stabilité.»

On se souvient de ce conflit, résolu avec l’adoption par François Mitterrand du «tournant libéral», une désastreuse politique de rigueur qui caractérisa toute sa présidence par la suite. En 1981, fraîchement élu, Mitterrand lance une politique radicale de nationalisation des banques et grandes industries. Pas moins de trente-six banques seront nationalisées, y compris les deux les plus importantes, Paribas et Suez, ainsi que sept grands groupes industriels, parmi lesquels Rhône-Poulenc, Saint-Gobain, Pechiney et Usinor. Sous couvert d’une politique radicalement de gauche, l’offensive de François Mitterrand avait surtout pour but de remplacer les vieux gaullistes par de jeunes fonctionnaires socialistes ou par des bureaucrates plus «européanistes», plus ou moins liés aux cercles de l’Internationale socialiste.

Fin 1982, suite à ces politiques, qui ne sont pas soutenues par une stratégie cohérente de développement industriel, l’économie française est exsangue, la fuite des capitaux massive et le chaos menace. Un conflit éclate au gouvernement, avec d’un côté Jean-Pierre Chevènement et Laurent Fabius, favorables à la sortie de la France du SME et au flottement du franc, de l’autre, Jacques Delors et Pierre Mauroy, partisans de s’y maintenir mais en adoptant une politique d’austérité féroce. C’est alors que Jacques Delors fait appel aux services de son ami Michel Camdessus pour convaincre Laurent Fabius d’abandonner sa position, ce qu’il fit en montrant à Fabius que, les coffres de la France étant désespérément vides, elle serait bien incapable de soutenir sa monnaie face à la moindre attaque. Convaincu, Fabius abandonne et Mitterrand s’embarque dans les politiques de rigueur de Jacques Delors, avec un premier plan en 1982, un deuxième en 1983 et un troisième en 1984. Ces politiques ont fait du Mitterrand d’alors l’un des présidents les plus impopulaires de l’histoire de France, en compétition seulement avec Jacques Chirac pendant son deuxième mandat, et pour les mêmes raisons…

En 1985, Jacques Delors est nommé à la présidence de la Commission européenne où il restera jusqu’en 1995, mettant toute son énergie au service de la cause de la supranationalité européenne. C’est sous la présidence de la CEE par Jacques Delors que les milieux financiers réussiront enfin à imposer la monnaie unique et l’abandon total de la souveraineté monétaire par les Etats membres, au profit d’une Banque centrale européenne indépendante, dont la politique est définie par les marchés financiers.

Mais c’est en 1988 que l’histoire de l’UEM s’emballe. Selon Tietmeyer, «un développement plus significatif eut lieu quand nous, en Allemagne, avons reçu des informations confidentielles concernant de possibles changements de la position française. Celles-ci indiquaient que la France pourrait et serait prête à envisager le transfert de la politique monétaire nationale vers une institution supranationale telle que la Banque centrale européenne». Sur la base de cette information, la présidence allemande de la CEE proposa alors, au sommet de Hanovre de juin 1988, la création d’un groupe chargé d’élaborer un plan par étapes vers une Union économique et monétaire sous la direction de Jacques Delors.

Le plan Delors de 1989

Le plan Delors a été présenté au sommet de Madrid de 1989. C’était tout ce que la faction synarchiste avait espéré depuis le début. Dans une continuité parfaite, le plan Delors part des prémisses du plan Werner et se situe, une fois de plus, dans les orientations du Programme d’action de 1962, dont il présente encore, en option, la vieille proposition de Robert Triffin/Marjolin pour la création d’un Fonds de réserve européen !

Il établit un plan entre trois phases pour aboutir à la création d’une monnaie unique et d’une instance unique de décision monétaire en Europe, auprès de qui les Etats membres auront abdiqué tout pouvoir de décision dans ce domaine : c’est le Système européen de banques centrales, chapeauté par la Banque centrale européenne, indépendante des pouvoirs politiques et menant une politique définie par les marchés financiers. Notons la forte influence, dans tous ces schémas, de l’économiste Robert Mundell , concepteur des «zones monétaires régionales optimales» où l’on trouve combinées une dérégulation totale pour ce qui est de la circulation des biens, des personnes et des capitaux, et des contraintes extrêmement rigides pour ce qui est de la politique budgétaire et de l’endettement .

Soulignons également le caractère totalement libéral de ce Traité qui s’engage à garantir une concurrence totale et non faussée, à limiter strictement les «subsides publics en faveur de certains secteurs», à interdire l’intervention des pouvoirs publics auprès de la Banque centrale européenne et proclame que «la flexibilité des salaires et la mobilité de la main d’œuvre sont nécessaires pour éliminer les différences de compétitivité parmi les différents pays et régions».

Il faut noter que le groupe qui a élaboré le plan Delors était presque exclusivement composé de banquiers centraux ! A la demande expresse de Jacques Delors, les ministres des Finances des gouvernements élus par les peuples ont été écartés de ce comité, car Delors craignait l’hostilité de plusieurs d’entre eux à son projet. Le comité fut donc composé des douze banquiers centraux des pays membres, ainsi que de trois experts «indépendants» : Alexander Lamfallusy, alors directeur de la Banque des règlements internationaux (BRI), Niels Thygesen, un économiste danois proche de Robert Mundell et de son groupe de Sienne, et Miguel Boyer, du Banco Exterior de Espana. Parmi les banquiers centraux ayant participé à ces travaux du côté allemand, certains, dont Karl Otto Pöhl, président de la Bundesbank (1980-1991), qui termina sa carrière dans le comité de conseillers du groupe Carlyle, associé à la famille Bush, et Hans Tietmeyer (1993-1999), sont parmi les soutiens les plus acharnés des pouvoirs financiers. La France, elle, était représentée par Jacques de la Rosière.
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PostPosted: Wed Nov 28, 2007 5:41 pm    Post subject: Reply with quote

La réunification de l'Allemagne et l'indépendance de la BCE

Au sommet de Madrid du 26-27 juin, d’où la première phase de l’UEM fut lancée à partir du 1er juillet 1990, il y avait encore beaucoup de voix divergentes. En France, par exemple, Pierre Bérégovoy, alors ministre de l’Economie, était favorable à une monnaie commune pour les transactions en dehors de l’Union européenne, alors que Mitterrand et Delors étaient favorables à une monnaie unique. Margaret Thatcher refusa d’engager la Grande-Bretagne, pendant que le chancelier Helmut Kohl hésitait beaucoup à abandonner le deutsch-mark.

Il faudra attendre le sommet de Strasbourg de décembre 1989 pour que Kohl, au milieu des grandes tensions provoquées par la chute du Mur et la réunification de l’Allemagne, accepte d’abandonner le mark et de se soumettre à l’UEM, tout en exigeant de ses partenaires une BCE indépendante des pouvoirs publics, sur le modèle de la Bundesbank.

L’histoire est officielle depuis la publication par Jacques Attali de Verbatim, ses mémoires de l’époque où il était l’éminence grise de François Mitterrand. Craignant de perdre sa place politique prépondérante en Europe, la France s’est opposée à la réunification de l’Allemagne et a même tenté de l’empêcher, et quand ceci est devenu impossible, elle a obligé son allié à accepter l’UEM, sachant qu’elle allait totalement à l’encontre des intérêts bien compris de l’Allemagne -- comme de la France, ajoutons-nous. Claire Tréan, dans Le Monde du 14 octobre, décrit avec acuité le sentiment qui régnait au sein du gouvernement français sur cette question épineuse : «Le sujet est extrêmement sensible. (…) Chaque mot peut réveiller en France des frayeurs endormies, la hantise plus ou moins consciente de voir 75 ou 80 millions d'Allemands proclamer l'avènement du "quatrième Reich"» (sic). C’étaient les positions géopolitiques de Margaret Thatcher, étrangement proches aussi de l’esquisse d’Alexandre Kojève.

Questionnés sur le fait que la France avait exigé l’adhésion de l’Allemagne à l’UEM et à l’euro comme condition à la réunification allemande, deux des plus proches collaborateurs de François Mitterrand ont confirmé les faits. Dans un entretien à la revue Limes (1998), Hubert Védrine déclarait : «L'idée d'Union économique et monétaire était dans l'air depuis les années 70, avec le plan Werner. (…) C'est le contexte particulier créé par le début de la réunification, la force déjà établie de la relation personnelle entre François Mitterrand et Helmut Kohl, leur vision commune de l'avenir et de l'Europe, qui a permis la vraie décision, à Strasbourg, en décembre 1989, dont tout le reste découle.» A la même question, Jacques Delors a répondu en souriant que «les grandes idées peuvent parfois être servies par les circonstances, par l’habilité tactique et politique» ! Dans un entretien disponible sur Internet*, Jacques Jessel, un diplomate français de haut rang qui connaît bien l’Allemagne, rapporte aussi les propos très intéressants tenus par le chancelier Kohl à un interlocuteur français sur les ultimes négociations aboutissant à l’UEM. Ce dernier les a ensuite rapportés à Jessel : «Les seuls deux points qui intéressaient François Mitterrand étaient le droit de vote pour les étrangers et (…) la détermination de la date finale pour l’introduction de la monnaie unique».

En échange de l’accord pour l’UEM, l’Allemagne exigera de son côté que la Banque centrale européenne soit indépendante des pouvoirs politiques.

L’oligarchie financière internationale


C’est ainsi que la France et l’Allemagne ont été amenées toutes deux à adopter les pires politiques de la synarchie financière internationale, politiques qui aboutissent aujourd’hui à la mise en coupe réglée par la finance de l’économie productive et des populations européennes.

Comme on l’a vu depuis le début, les empreintes de l’oligarchie financière internationale apparaissent tout au long de l’histoire de l’UEM. Parmi les groupes les plus en vue, mais jouant probablement seulement le rôle de porte-parole de l’ensemble de l’oligarchie, la Fondation Rockefeller et le Groupe de Bilderberg, fondé par David Rockefeller et le Prince Bernhard de Hollande. A partir de 1973, la Commission trilatérale militera publiquement pour un monde globalisé divisé en trois zones régionales -- Etats-Unis, Europe et Asie -- vision d’ailleurs tout à fait cohérente, non seulement avec les objectifs impériaux de Kojève, mais aussi avec les projets monétaires de Robert Mundell et de son groupe de Sienne. Ce n’est donc pas un hasard si on retrouve Marjolin et Barre, et leurs proches, parmi les membres de la Commission trilatérale. Sept autres membres de cette Commission viennent du club Jean Moulin, dont faisait partie Jacques Delors et où l’on retrouvait aussi, outre Michel Crozier qui a co-signé un ouvrage avec Samuel Huntington, des «chrétiens sociaux» qui s’étaient distingués avant guerre dans les décades de Pontigny ou à l’école des cadres d’Uriage de la Révolution nationale, Paul Delouvrier et François Bloch-Lainé. L’Institut Aspen, où l’on retrouve encore Barre et Delors, ainsi que Michel Pebereau, de la BNP Paribas, est une pépinière de ce type de réseau, alors qu’au Bilderberg, on retrouve Jean-Claude Trichet, président en exercice de la BCE, et Henri de Castries, président d’AXA et haut représentant du «parrain» du capitalisme français, Claude Bébéar.


fin

http://www.gaullisme.fr/uem_som.htm#debut
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PostPosted: Tue Dec 04, 2007 7:50 pm    Post subject: Reply with quote

L'ONU et les nouveaux droits de l'Homme

La communauté des nations, la "communauté internationale" comme on dit dans les milieux médiatiques, est une chose toute récente. L'échec patent de la SDN dans les années trente a donné naissance à l'Organisation des Nations Unies. Cette appelation serait en train de changer et l'ONU deviendrait petit à petit le chantre de la destruction des corps intermédiaires, nations comprises. Sous la plume de Michel SCHOOYANS, dans le journal l'Homme Nouveau du 19 mars 2000, on lit que l'ONU ne défendrait plus les Droits de l'Homme tels qu'ils ont été définis dans la déclaration universelle de 1948 mais une certaine idée de ces droits, assise sur une idéologie dévastatrice. Ainsi, dans une indiffèrence quasi générale, l'ONU est en train de déprogrammer l'homme et de le reprogrammer selon les "nouvelles lumières" d'une idéologie qui nie la notion de personne. Dans une telle vision, les droits de l'homme ne sont plus reconnus mais négociés.

Toutes les grandes révolutions se sont faites contre le pouvoir absolu, arbitraire et tyrannique. Toutes les grandes révolutions se sont faites au nom de la dignité de l'homme, que les puissances despotiques bafouaient. Tous les grands documents déclarant les droits de l'homme sont le fruit d'une prise de conscience progressive de la dignité inaliénable de tous les hommes. Tous cependant sont nés au prix de beaucoup de souffrances et de beaucoup de larmes L'histoire moderne a connu le despotisme éclairé. Le despote prétendait avoir le privilège de jouir des lumières de la Raison, inaccessibles au commun des mortels. Sa volonté était la source de la loi. Son pouvoir était absolu: il n'avait point de compte à rendre au peuple.

Héritières misérables de ces despotismes sont les dictatures, dérisoires qui fleurissent jusqu'aujourdhui. Elles règnent par la terreur simple, la corruption, la concentration de tous les pouvoirs, le cynisme et la brutalité. Despotisme précaire que celui-ci, puisqu'il peut à tout moment être renversé.

Le despotisme survit aussi dans les régimes autoritaires. Dans ceux-ci, le « prince » - concrètement: un individu ou une minorité - a la hantise de sa sécurité face à un ennemi désigné. Une certaine liberté subsiste dans la vie intellectuelle, culturelle, économique, mais il est interdit d'exprimer de l'opposition. Ce régime favorise l'hypocrisie : dans votre for intérieur, vous pouvez penser ce que vous voulez; il suffit de ne pas être opposant, d'avoir l'échine souple. Bref, ce qui est requis c'est la soumission extérieure.

Dictatoriaux ou autoritaires, ces régimes despotiques ne s'embarrassent guère de constructions idéologiques compliquées pour se justifier. Pourvu qu'ils aient la force, qu'ils ne regardent pas aux moyens, qu'ils n'hésitent pas à recourir à la violence, qu'ils aient une police efficace, ils n'ont pas besoin de se fabriquer des légitimations. Toute coquetterie idéologique est superflue.

Totalitarisme par esclavage consenti Le totalitarisme a poussé le despotisme classique - dictatorial ou autoritaire - à son point d'incandescence. Ce qui n'était que despotisme minable ou artisanal, et donc souvent éphémère, cède la place à un despotisme d'un professionnalisme haut de gamme.

Les trois premiers totalitarismes de notre siècle - communisme, fascisme, nazisme - ont dès à présent pris place au panthéon des classiques de la perversité. Bien sûr, on recueille les recettes du passé : abus de pouvoir en tout genre, violence, goulags, terreur, répression, suspicion, corruption, etc. Quelque chose de plus est cependant ajouté. Non un simple ingrédient supplémentaire, mais quelque chose d'essentiel.

Le totalitarisme résulte du funeste concours, de la convergence entre la tendance quasi générale à accepter volontairement la servitude et l'offre de produits idéologiques du meilleur effet domesticateur. La dictature, l'autoritarisme : on les supporte, on s'y oppose ; le cas échéant, on s'insurge contre eux. Le totalitarisme anesthésie le moi subjugue les corps, colonise les esprits et fait scintiller les charmes de l'esclavage consenti. L'idéologie est la drogue qui tue la capacité de discerner le vrai du faux, le bien du mal, et qui inocule un ersatz de vérité, habituellement sous forme d'utopie.

Au terme d'une triple expérience totalitaire, les hommes ont eu la sagesse de se ressaisir. Ils ont posé la question essentielle : pourquoi ? Pourquoi tant de violence, de méchanceté, de larmes? La réponse fut donnée dès 1945 dans la Charte de San Francisco et, en 1948, dans la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Pour éviter de tels désastres, les hommes devaient redécouvrir qu'ils étaient tous égaux en dignité, qu'ils avaient tous les mêmes droits, et que ces droits devaient être promus et protégés par les États et par la Communauté internationale. C'est sur cette base que se trouvent définies la responsabilité de l'ONU. en matière de droits de l'homme, ainsi que sa mission de paix et: de développement.

Il est cependant surprenant de constater que depuis quelque cinquante ans, l'ONU s'est progressivement éloignée de l'esprit de ses origines et de la mission qui lui avait été confiée. Elle réduit impercepti blement la Déclaration de 1948 à un document ringard et dépassé. Cette Déclaration est de plus en plus coiffée par d'étranges "nouveaux droits de l'homme". L'ONU et certaines de ses agences se comportent, en effet, de plus en plus ouvertement comme si elles avaient reçu mandat pour élaborer une conception des droits de l'homme radicalement différente de celle qui s'exprimait en 1948.

La Déclaration universelle était anthropocentrique. Au centre du monde et au coeur du temps : l'homme, raisonnable, libre, responsable, capable de solidarité et d'amour. Désormais - selon l'ONU - l'homme est une parcelle éphémère dans le cosmos. Il n'est plus au coeur d'un temps ouvert à un audelà; il est le produit d'une évolution ; il est fait pour la mort. Il n'est plus une personne, mais un individu plus ou moins utile et en quête de plaisirs. Les hommes ne se veulent plus capables de reconnaître la vérité et d'y accorder leur conduite ; ils négocient, décident selon une arithmé. tique des intérêts et des jouissances. Triomphe éphémère de consensus toujours renégociable et dès lors perpétuellement en sursis.

La nouvelle source des droits de l'homme Telle est la source des " nouveaux droits de l'homme " Ils rie sont plus reconnus du déclarés; ils sont négociés ou imposés. Marchandés. Ils sont l'expression de la volonté des plus forts. Les valeurs elles-mêmes sont le simple reflet de la fréquence des choix.

L'idéologie nouvelle qui sous-tend ces « nouveaux droits » est holistique. Tout est dans tout : l'homme n'a de réalité qu'en raison de son insertion dans la Terre-Mère, Gaïa, qu'il devra révérer. Il faudra donc que l'homme accepte les contraintes que lui impose un écosystème qui le transcende. Il faudra qu'il accepte une technocratie supranationale qui, forte de ses Lumières, dictera aux Etats ce qu'ils doivent faire, et aux individus ce qu'ils doivent penser.

Dans ce bric-à-brac holistique hallucinant, chaque thème renvoie à tous les autres comme dans un jeu de miroir. Qu'on en juge: lorsqu'on parle de pauvreté, on est renvoyé à la population, et de là au "développement durable ", de là à l'environnement, de là à la sécurité alimentaire, de là à la "santé publique" où la santé du corps social l'emporte sur celle des personnes, de là à l'euthanasie, de là à de nouvelles formes d'eugénisme, de là au féminisme radical, de là au "genre" de là à la famille, de là à la "santé reproductive" de là à l'avortement, de là aux soins de santé primaires, de là à l'éducation sexuelle, de là aux "nouveaux droits de l'homme" de là à l'homosexualité, de là au désamorçage des objections pouvant émaner de gouvernements nationaux divergents, de là à la dénonciation des « nouvelles formes d'intolérance , de là à de nouveaux tribunaux, de là au renforcement du rôle et des pouvoirs de l'ONU, de là au changements des légistions nationales, de là à l'augmentation des moyens dont disposent les agences internationales, de là au conditionnement de l'aide, de là à l'association de certaines ONG au programme des agences de l'ONU, de là à la consolidation du consensus, de là à la nécessité de rendre urgent le "respect des engagements", de là à l'occultation des nombreuses réserves émises par les participants aux conférences, de là à la nécessité d'un groupe de travail qui coordonnera partout les actions sur le terrain, de là à la mise sous tutelle d'États souverains afin de lutter contre la pauvreté et donc de contrôler la croissance de la population, etc. : nous sommes au rouet. C'est comme dans le Canon de Pachelbel ou dans la Lambada: on peut y entrer à n'importe quel moment et par n'importe quelle porte. Le maillon qu l'cri choisit pour s'engager dans cett chaîne n'a pas plus d'importance qu l'ordre selon lequel les modules sont dis posés ; les thèmes s'enchevètren comme des ensembles et des sous ensembles. Holisme oblige : vraiment tout est dans tout.

Quand l'ONU subvertit la communauté internationale

Nous allons entrer dans ce bazar par la porte des "nouveaux droits de l'homme". Nous serons vite amenés à constater que, par ce thème, l'ONU est en train de subvertir les communautés nationales et internationales. Plus grave encore : elle veut déprogrammer l'homme et le reprogrammer. Convaincue d'être porteuse de nouvelles Lumières, l'ONU a pris la tête d'une entreprise de idéologique sans précédent. L'agent principal de cette entreprise, c'est le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) dont le cynisme communicatif déteint sur toute l'Organisation. Cette agence est en train de précipiter toute la machine onusienne dans l'entreprise totalitaire la plus délirante de l'histoire. Dans son dernier rapport annuel sur l'Etat de la Population mondiale 1998, cette agence funeste doit bien concéder que la fécondité tend à chuter partout. Cela n'empêche cependant pas cette agence de réchauffer son rabâchage habituel selon lequel il y a trop de Noirs, trop de Jaunes, trop de Latino-Américains, et qu'au nom des "nouveaux droits de l'homme" il faut mettre bon ordre à tout ça. Si rien n'est fait, de tels programmes de discrimination manifeste finiront tôt ou tard par entraîner l'ONU à sa confusion et à sa perte.

Les "nouveaux droits de l'homme", issus par consensus d'une arithmétique individualiste des intérêts et des plaisirs. Cet accouplement du holisme et de l'individualisme donne lieu à la formation, sous nos yeux d'une idéologie hybride monstrueuse. Le holisme, en effet, pousse à son paroxysme la dérive totalitaire du socialisme. Quant à l'individualisme, il pousse à son paroxysme la dérive totalitaire du libéralisme.

source et auteur
MICHEL SCHOOYANS
Professeur de Philosophie politique à l'Université de Louvain Belgique

http://iaboc.hautetfort.com/archive/1999/0...de_l_homme.html
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