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Bilderberg.org the view from the top of the pyramid of power
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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Posted: Mon Dec 17, 2007 5:03 pm Post subject: |
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La Commission européenne lance un programme de propagande radio
La Commission européenne, qui finance déjà la réalisation de programmes audiovisuels et d'une chaîne de télévision (Euronews), lancera en avril 2008 son propre programme radio à destination des populations de l'Union.
Consciente qu'aucun auditeur n'écoutera spontanément un programme de propagande de l'UE sur un canal ad hoc, la Commission infiltrera son programme sur les ondes de 16 stations nationales de l'Union (Deutsche Welle, Radio France Internationale, Radio Netherlands Worldwide, Polskie Radio, Radio Punto, etc.). Ces émissions seront produites en cinq langues (allemand, anglais, espagnol, français et polonais) et traduites en cinq autres langues (bulgare, grec, hongrois, portugais et roumain)
Les Allemands assureront la coordination éditoriale, les Français la gestion financière et les Néerlandais réaliseront le site web.
Le coût réel de cette opération est inconnu : il en coûtera 5,8 millions d'euros par an à la Commission, mais les principaux postes budgétaires (personnels et studios) seront largement pris en charge par les radios participantes au détriment des budgets nationaux.
Dimanche 16 Décembre 2007
http://www.alterinfo.net/index.php?action=article&id_article=802085?voir_commentaire=oui |
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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Posted: Mon Dec 24, 2007 10:57 am Post subject: |
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un article tendancieux dans le conditionnement comme d'hab, lise ceux qui savent lire entres les lignes
Quote: |
La Cour européenne des droits de l’homme, sise à Strasbourg , vient de publier un communiqué tout à fait inhabituel pour dénoncer l’avalanche de plaintes contre la décision de la France de ne pas organiser de référendum sur le traité de Lisbonne. Ces plaintes, qui « semblent participer d’une campagne orchestrée », selon le communiqué, encombrent son greffe alors que 100 000 affaires, autrement plus sérieuses, sont actuellement pendantes. De fait, plusieurs sites ouvertement nonistes incitent leurs internautes à déposer de telles plaintes (dont celui-ci, merci jm.fayard, qui affirme tout fier: "déjà 2000 plaignants"!) .
Le greffier de la Cour indique que toutes ces plaintes, rédigées de la même façon, demandent à la Cour de prendre des « mesures provisoires » afin d’empêcher la France de ratifier le traité de Lisbonne par voie parlementaire. Les demandeurs invoquent un article de la Convention européenne des droits de l’homme garantissant « des élections libres au scrutin secret dans des conditions qui assurent la libre expression du peuple ». Ces demandes « n’ont absolument aucune chance d’aboutir », explique le greffier, car de telles mesures ne peuvent être ordonnées que si « le requérant encourt un risque avéré de préjudice imminent et irréparable. Le cas le plus typique est celui où sont à craindre des mauvais traitements » que risquerait de subir un étranger expulsé vers son pays.
Ajoutons que le référendum n’a jamais été un « droit de l’homme » et que la Constitution française prévoit elle-même le choix entre les voies parlementaire et référendaire. De plus, pour saisir la Cour, il faut avoir épuisé toutes les voies de recours internes, sauf urgence caractérisée. Comme le dit la Cour, ces plaintes « ont pour unique effet de prendre du temps qui pourrait être consacré à des affaires plus urgentes ». Une telle campagne, qui risque d’asphyxier une juridiction qui doit sanctionner de véritables atteintes aux droits de l'homme et non servir de chambre d'écho à des querelles politiciennes, dessert leurs auteurs et montre que, comme en 2005, certains sont prêts à employer tous les moyens, même les plus ridicules comme ici, pour parvenir à leurs fins : pouvoir une nouvelle fois dire non, car c'est bien de cela qu'il s'agit.
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2007/12/les-tenants-du.html
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pour rappel la constitution pseudo mini qui n'a changer que de nom et par un contenu soustractif a l'avantage de certain Etats et pas un avantage pour la France ; car elle est en substance identique a la constitution refusée par les Français
je vous invite a lire cet article
http://www.alterinfo.net/Anne-Marie-Le-Pourhiet-L-Union-europeenne-est-consubstantiellement-anti-democratique-_a14949.html |
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samuel
Joined: 25 Apr 2007 Posts: 78
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Posted: Sat Jan 05, 2008 12:10 am Post subject: |
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Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP)
J'ai cherché des sources relatant le comportement stupide de ce fonds et je n'ai rien trouvé.
Néanmoins j'utilises un autre language pour dire la même chose, mais je met sur un pieds d'égalité la population passive et silencieuse et ceux qui prennes cette population et la manipules.
Philosophiquement il n'y a pas de rempart simple au cynisme et à la passivité.
C'est même compliqué d'être constructif, c'est alors après avoir fait des efforts qu'on vois des conséquences positives.
Dire aux gens de faire des efforts sans leurs donner des indices des conséquences n'aident pas la cause, c'est craindre de facto que les gens sont trop paresseux pour être aider.
Juste de voir la crainte humaine de mourir, plusieurs croient en la réincarnation ou en la vie éternelle, les deux sont des couteaux à double tranchants parce qu'ils n'obligent pas à faire des efforts..on peut toujours remettre à demain si l'on a un peu confiance en la vie.
Cette confiance en la vie est un état d'esprit temporaire qui peut être provoqué par peu d'effort, seulement un sourire d'un inconnu suffis.
Tout ceci pour dire (voilà que j'acceptes de simplifier sans connaitre mon lecteur? pourquoi?) que la population vis à très court terme de manière naturelle et non pas seulement parce qu'une élite la corrompt.
Cette élite est aussi le reflet, le même pourcentage que la masse, parce que ce qui provoque le cynisme c'est le manque de temps pour réfléchir et choisir aveuglément d'aider le monde au lieu de lui nuire.
Choisir aveuglément c'est beau pareil non?
Je suis naif? j'ai pas le choix pour être compatissant, il faut que je cherches à trouver simple ce qui est compliqué, les risques d'aider sont diverses et peuvent rendre fou si l'on veut toute les contrer.
Cette folie rends cynique.
Mais l'autre folie de la simplification est noble..mais tout de même naive.
Je tournes en rond avec des arguments pour l'amour d'autrui sans attendre un remboursement, il faut avoir été fou il y a peu de temps pour comprendre combien facile c'est de devenir cynique.
Il faut aimer sans attente pour éduquer ceux qu'on crains, même ceux qui sont au pouvoir..mais eux ils sont entourés de stratégie alors ils sont réceptifs si l'on s'attaques a leurs proches aussi. _________________ What is possible if you take into account the amount of cynism by the majority who vote? |
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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Posted: Sat Jan 05, 2008 1:58 am Post subject: |
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bonjour
Quote: | Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP)
J'ai cherché des sources relatant le comportement stupide de ce fonds et je n'ai rien trouvé. |
car ta pas taper "racket" en mot clé en plus de FNUAP
le racket sur la prolifération de la vie humaine pour diminuer les populations
et construire le meilleure des mondes
avoir des convictions d'amour même pour les limaces qui nous gouvernent et ceux qui les encouragent ce qui fait un sirop , ne doit pas spécialement t'empêcher de construire une société équitable et de prendre des décisions pour l'avenir des enfants
le monde dans lequel tu vie aujourd’hui est celui que d'autres ont construit quoique manipuler a la sueur de leur front et au prix de leur vie, dans des guerre et révolution
pour faire la grève aujourd'hui les premiers se sont fait tuer comme du bétail
et le confort de consommer et d'encourager ce système régressif aujourd'hui est une honte vis a vis de ceux qui ce sont battus pour notre prospérité qui nous a endormis
il fut une époque ou on travaillait pour la transmission d'un patrimoine , tel la démocratie, même si s'est un semblant de pipo
aujourd'hui s'est chacun pour sa fouille
et il en sera certainement ainsi, d'ou tu ne pourra te contenter que de maigre conclusion sur ton triste sort.
y en a même qui espère la venue d'une soucoupe volante pour les mettre sur un éden céleste
l' éden s'est le goulag qui est certainement déjà construit , l'implant du bonheur si t'est gentil
donc reste cool, boit ton cafe et laisse les autres penser à ton bonheur |
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vicflame Committed Poster
Joined: 30 Aug 2006 Posts: 4507 Location: Belgium
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Posted: Sat Jan 05, 2008 11:21 am Post subject: |
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Cher Samuel,
En lisant ce forum de bilderberg, VOUS ETES AU COURANT DES DANGERS, DES DERIVES, DES RISQUES ET DES CONSEQUENCES ENCOURUS VIA UNE APATHIE PROLONGEE.
L'immobilisme ne possède AUCUNE JUSTIFICATION. Etre immobile et ne pas réagir en ce moment, c'est ETRE COMPLICE du système crapuleux, dictatorial, liberticide, techno-nazi et criminel qui est en train de se mettre en place.
J'aimerais que les gens finissent de croire stupidement ce que l'on s'est empressé de leur fourrer dans le crâne dès leur plus tendre enfance : que l'insurrection et la révolution ne servent "à rien" et ne provoquent que le "chaos". L'insurrection et la révolution sont, à l'heure actuelle, le SEUL moyen de faire changer le système en profondeur. Evidemment, il faut tirer aussi certaines leçons de l'histoire. Lorsque la Révolution est terminée, la population NE DOIT PAS RELÂCHER SA VIGILANCE (l'être humain est naturellement enclin à l'insouciance dès que cela est possible) MAIS AU CONTRAIRE REDOUBLER DE PRUDENCE DANS CE QUI EST MIS EN PLACE AFIN QUE L'ON NE RETOMBE PAS DANS LES MEMES TRAVERS, MAIS AVEC UNE AUTRE ELITE !
Vic. |
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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Posted: Fri Feb 08, 2008 8:29 am Post subject: |
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Le Parlement autorise la ratification du traité de Lisbonne
Le Parlement français a définitivement adopté vendredi le projet de loi autorisant la ratification du traité européen de Lisbonne.
Les sénateurs ont adopté dans la nuit le texte qui leur était soumis par 265 voix contre 42. Les députés avaient fait de même jeudi par 336 voix contre 52.
Le texte, présenté mercredi en conseil des ministres, est donc définitivement adopté par le Parlement.
Nicolas Sarkozy, est à présent autorisé à ratifier ce traité dont il a été l'initiateur, l'article 52 de la Constitution disposant que "le président de la République négocie et ratifie les traités".
"Conformément aux engagements du Président de la République, ce nouveau traité prend pleinement en compte les craintes et les attentes exprimées en 2005 par le peuple français", a déclaré le Premier ministre, François Fillon, dans un communiqué publié après le vote.
"Ce nouveau traité donne à l'Union européenne les moyens de ses ambitions. (...) La ratification du traité de Lisbonne par la France consacre le retour de notre pays au coeur de l'Europe, quelques mois avant le début de la présidence française du Conseil de l'union européenne", poursuit-il.
suite de l'info
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34233633@7-37,0.html |
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vicflame Committed Poster
Joined: 30 Aug 2006 Posts: 4507 Location: Belgium
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Posted: Fri Feb 08, 2008 5:03 pm Post subject: |
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Merci pour le suivi de cette info, Popcorn !
Résultat des courses : les Français ont dit NON haut et fort à la "Constitution" européenne en 2005. En 2008, le Parlement félon de France, LUI, dit OUI, et ce EN IGNORANT LE REFUS DU PEUPLE FRANCAIS 2 ANS ET DEMI AUPARAVANT (donc de façon ANTIDEMOCRATIQUE)!!!
Et le "bon" peuple français (comme le "bon" peuple allemand de 1940) ne BOUGE PAS !!!
A croire que les Français aiment de faire VIOLER encore et encore (les Belges aussi, d'ailleurs, soit dit en passant)... Et dire qu'ils ont voté Sarko en espérant le "changement positif" ! Changement totalitaire, ultralibéral, mondialiste et policier, là oui, ils sont servis. Pour le changement positif, on repassera !
BON ESCLAVAGE ! Vic. |
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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Posted: Mon Feb 11, 2008 9:26 pm Post subject: |
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Du Droit des Peuples jusqu’aux procédés mafieux
Les parlementaires français, par leur vote du lundi 4 février 2008, en Congrès à Versailles, se sont autorisés à modifier la Constitution française afin de s’autoriser à adopter le traité dit de Lisbonne par leurs votes ultérieurs à l’Assemblée Nationale et au Sénat.
L’opération a été menée contre la volonté du Peuple, sous un simulacre de légitimité.
En effet, le Peuple français, le 29 mai 2005, a rejeté un projet similaire, par référendum et à une très large majorité.
Les votes ainsi réalisés par les parlementaires français, ratifient le Traité de Lisbonne et confirment l’abandon et le transfert de souveraineté de la France à l’Europe.
Cette procédure constitue un hold-up sur la démocratie.
De ce fait, L’Europe se transforme ainsi en complice et en receleur du butin.
Voici donc les procédés mafieux officiellement intégrés à l’Europe !
Comment les parlementaires qui ont bafoué le Droit français, en bafouant le droit du Peuple à sa souveraineté, pourront-ils désormais parler au nom du Droit ?
Comment l’Europe qui se constitue par le détournement du Droit d’un de ses Etats-membres, pourra-t-elle désormais parler au nom du Droit ?
Le seul droit auquel l’Europe du Traité de Lisbonne pourra donc désormais se référer, n’est-il pas le seul droit du plus fort ?
Ce droit du plus fort n’est-il pas contraire au Droit revendiqué par les véritables démocraties ?
Ce droit du plus fort n’est-il pas contraire au droit des peuples à s’épanouir dans une plus grande solidarité et une plus grande fraternité ?
Ce droit du plus fort n’est-il pas le signe du totalitarisme ?
En réalité, les parlementaires français et les dirigeants européens, en détournant le droit du Peuple français à sa souveraineté, viennent de légitimer son combat à reprendre son indépendance, le moment venu, lorsque la France retrouvera des représentants dignes d’elle.
Ce retour légitime de la France à sa souveraineté sera sans condition !
Ainsi le signal pourra-t-il être donné ! ...
Ainsi les peuples bafoués pourront-ils se ressaisir, se libérer et construire une Europe confédérale ; une Europe d’Etats-nations souverains et de peuples mutuellement solidaires.
Gérard Privat
http://www.le-partage.net/Blip/article.php3?id_article=6 |
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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Posted: Tue Feb 19, 2008 9:03 pm Post subject: |
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Traités européens introuvables : un journaliste irlandais témoigne
On sait que les Parlements nationaux qui se sont empressés de ratifier le traité de Lisbonne l’ont fait, pour certains, sans en avoir jamais reçu le texte ( !), pour les autres y compris le Parlement français le 5 février dernier, sans en avoir jamais eu la version consolidée c’est à dire codifiée. Les traités "consolidés" sont, rappelons-le, le texte final et définitif des deux traités révisés : le "traité sur l’union européenne" d’une part, "le traité sur le fonctionnement de l’union européenne" d’autre part, tels qu’amendés par le traité de Lisbonne. Comment en effet comprendre et voter pour ou contre le traité de Lisbonne sans avoir au moins sous les yeux ce qu’il ajoute et modifie aux traités existants ? Cela n’a visiblement pas posé problème aux parlementaires, qui de toutes façons obéissent majoritairement aux consignes de vote, non du peuple (deux s’étaient tout de même exprimés clairement par référendum en 2005) mais des partis dont ils tiennent leur investiture. Cette absence de version officielle "consolidée" des traités européens posera-t-elle problème au seul peuple consulté par référendum, le peuple irlandais ? Peut-être bien que oui. Vincent Browne, l’un des plus célèbres journalistes irlandais (directeur du magazine Village, chroniqueur à l’Irish Times et au Sunday Business Post, titulaire d’une émission de radio quotidienne jusqu’à l’année dernière) vient d’en faire personnellement l’amère expérience. La dernière chronique de ce journaliste, situé à gauche, publiée par le Sunday Business Post est d’autant plus intéressante lorsqu’on sait l’influence du personnage sur l’opinion publique irlandaise.
Vincent Browne raconte qu’il est allé aux bureaux de la Commission européenne à Dublin, pour demander un exemplaire du traité de Lisbonne, sur lequel les Irlandais vont devoir se prononcer par référendum. A la réception, on lui a donné une photocopie du texte (seule forme sous laquelle il était disponible).
Il découvre que l’article 1 dit ceci : « Le traité sur l’Union européenne est modifié conformément aux dispositions du présent article. » Et qu’en bas de la page est écrit : « Le troisième alinéa est remplacé par le texte suivant : L’Union est fondée sur le présent traité et sur le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (ci-après dénommés "les traités"). »
Il demande alors s’il peut avoir un exemplaire du « traité sur le fonctionnement de l’Union européenne », puisqu’il n’est manifestement pas possible de comprendre le traité de Lisbonne sans avoir le « traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ».
Les personnes de l’accueil lui répondent qu’elles n’ont pas ce texte. Quelqu’un descend l’escalier, Vincent Browne lui expose son problème. Cette personne lui répond qu’il n’existe rien qui ressemble à un « traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ». Elle pense que le conseil de l’Union européenne a décidé d’en publier une version en avril, mais elle n’en est pas sûre.
Arrive une autre personne, qui lui explique que le « traité sur le fonctionnement de l’Union européenne » est en réalité une compilation de tous les traités antérieurs. Elle ajoute qu’elle peut lui donner un résumé du traité de Lisbonne, ce qui suffit amplement à expliquer en quoi il consiste.
Non, répond-il. Je voudrais me faire ma propre opinion sur le traité, et je voudrais le comprendre, mais comment le pourrais-je si je n’ai pas un exemplaire du traité qu’il est censé amender ?
L’interlocuteur répond alors, comme le précédent, que le conseil des ministres de l’UE pourrait le publier en avril, mais que ce n’est pas certain.
Vincent Browne réplique : comment peut-on voter pour ce traité si l’on ne peut pas savoir ce qu’il signifie ?
Réponse : nos hommes politiques, démocratiquement élus, pourront dire aux citoyens ce que contient le traité, et sur cette base nous pourrons voter.
Cela ne me satisfait pas, insiste Vincent Browne, car je veux me faire ma propre idée. Une autre personne lui dit alors que l’Institut des Affaires européennes a publié une version annotée du traité de Lisbonne, qui explique tout. Vincent Browne : « J’ai dit que je voulais me faire ma propre opinion, or l’Institut des Affaires européennes n’est qu’une pom-pom girl de l’Union européenne et ne peut pas m’offrir une analyse objective du traité. »
Quelqu’un de la réception a une autre idée : pourquoi ne pas traverser la rue et aller au Journal officiel ?
Vincent Browne traverse la rue, et demande au Journal Officiel s’ils ont le « traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ». Ils n’en ont jamais entendu parler. Ils regardent leur catalogue : rien. Ils consultent l’ordinateur : rien. Il lui reste donc à essayer de lire le traité de Lisbonne. Mais il est totalement incompréhensible de bout en bout si l’on n’a pas en regard le « traité sur le fonctionnement de l’Union européenne » pour s’y référer à chaque article.
Vincent Browne commente : « Considérez seulement l’arrogance effarante de nos élites qui veulent que nous nous rendions aux urnes comme des moutons et que nous votions oui à un traité qu’il est impossible de comprendre à partir de la documentation mise à notre disposition. Si un directeur de banque ou un agent immobilier vous demande de signer un formulaire, est-ce que vous n’insistez pas pour savoir ce que c’est avant de le signer ? »
« Comment peut-on attendre de nous que nous approuvions un traité qui modifie notre Constitution, alors que nous ne pouvons pas comprendre de quoi il s’agit autrement qu’en croyant sur paroles ces arrogants artistes de la tromperie ? Je parierais mon premier dollar qu’aucun membre du gang suivant n’a la moindre notion de ce que dit le traité article par article, pour la bonne raison qu’il est littéralement incompréhensible » (suivent les noms des principaux ministres irlandais, et du président de l’Institut pour les affaires européennes).
Conclusion du journaliste : « La seule attitude responsable, sensée, raisonnable, intelligente, à adopter est de voter non à ce traité, au motif que nous ne savons pas, et que nous ne pouvons pas savoir, ce qu’il veut dire. »
Mercredi 13 Février 2008
http://www.gauchealternative.org/spip.php?article1016 |
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vicflame Committed Poster
Joined: 30 Aug 2006 Posts: 4507 Location: Belgium
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Posted: Wed Feb 20, 2008 8:10 am Post subject: |
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Chers amis, cher pop-corn,
L'article ci-dessus est véritablement éclairant quant à l'INEPTIE et l'IRRESPONSABILITE des personnes qui dirigent l'Europe. Signer un texte qui modifie les règles de base sans même se soucier de le lire ou le comprendre, c'est en effet du SUICIDE !!!
Mais nous connaissons bien entendu la raison pour laquelle ce texte est adopté de façon aveugle et suicidaire... L'article ci-dessus se trompe encore une fois de cible (un "hasard" ?) lorsqu'il nous signale que les parlementaires obéissent aux consignes de vote non du peuple, mais "des partis dont ils tiennent leur investiture".
Tout d'abord, remarquons qu'il ne S'AGIT PAS D'UN VOTE DEMOCRATIQUE, PUISQUE L'OPINION DU PEUPLE N'EST PAS APPLIQUEE NI MEME PRISE EN COMPTE (le meilleur exemple étant l'ignorance du "non" de 2005 des Français et des Néerlandais) ! Or, la démocratie est l'application du pouvoir PAR LE PEUPLE ! Nous évoluons donc dans un système NON DEMOCRATIQUE !
Ensuite, on essaie de nous faire croire que les parlementaires obéissent "aux partis dont ils tiennent leur investiture". C'est évidemment absolument FAUX. Comment les partis peuvent-ils d'ailleurs, eux aussi, se prononcer pour un "oui" aveugle sans même avoir lu le texte ?
La réponse est fort simple : les parlementaires et commissaires européens SUIVENT AVEUGLEMENT UN MOT D'ORDRE QUI PROVIENT DE PLUS HAUT. UN MOT D'ORDRE (DIKTAT SERAIT UN TERME PLUS APPROPRIE) QUI PROVIENT DES SPHERES INTERNATIONALES ET DES ELITES MONDIALES ET MAFIEUSES !!! NOUVEL ORDRE MONDIAL : OUI, ENCORE UNE FOIS, NOUS RETOMBONS SUR LES MEMES COUPABLES !!!
Adopter un texte qui MODIFIE LES BASES DU FONCTIONNEMENT DE L'UNION EUROPEENNE SANS EN COMPRENDRE NI SANS EN CONNAÎTRE LES TENANTS ET ABOUTISSANTS EST EXTRÊMEMENT GRAVE. A l'heure actuelle, il semble bien qu'il y ait un plan qui soit prévu POUR LA SUITE (après la ratification de ce traité puant et douteux), MAIS QUI N'EST PAS PRECISE PAR ECRIT !
Pourquoi donc les projets ne sont-ils pas précisés ? SANS DOUTE PARCE QU'ILS SONT INAVOUABLES, ANTIDEMOCRATIQUES ET QU'ILS CACHENT DES CHOSES CRAPULEUSES QUI NE POURRAIENT JAMAIS ETRE ACCEPTEES PAR LES PEUPLES D'EUROPE !
Le journalitse irlandais a donc raison : on ne peut en toute logique que voter un "NON" MASSIF contre ce traité de merde qui n'est qu'un ramassis d'articles qui ne renvoient à rien et qui sont tout simplement incompréhensibles.
Espérons donc que l'Irlande, SEUL pays à s'exprimer encore par un référendum démocratique, vote "NON" de façon massive, et que cela suffise pour éviter l'adoption de ce traité qui pue déjà la tyrannie à des kilomètres à la ronde !
Pop-corn, merci pour cet article éclairant et vital !
Vic.
P.S. : remarquons enfin qu'AUCUN des peuples demeurés d'Europe (à l'exception peut-être des Irlandais) ne s'est préoccupé de l'impact ni de l'importance du traité sur le futur de nos pays, ni ne s'est INSURGE face à la façon TYRANNIQUE dont les parlements ont décidé A L'ENCONTRE DE LA VOLONTE de certains peuples (France et Pays-Bas) !!! En ce moment, le peuple Irlandais reste donc notre SEUL espoir face à la tyrannie des respnsables européens vendus au Nouvel Ordre Mondial ! |
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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Posted: Sat Feb 23, 2008 8:11 pm Post subject: |
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Régionalisme, sécessionnisme, fédéralisme : l’Europe de Leopold Kohr, projet d’un fascisme universel
Si je vous disais que je viens de découvrir qu’il existe un complot fasciste pour gommer de la carte des grandes nations comme la France ou l’Allemagne, je pense que peu d’entre vous me prendront au sérieux. D’abord le mot « fasciste » est excessif et la notion de complot n’est pas politiquement correcte. Pourtant, les passages que je viens de découvrir du livre La décomposition des Nations écrit par Léopold Kohr vers 1945 et publié en 1957 ont balayé mes réticences, car elles m’ont donné, et vous donneront, je l’espère, un peu la chair de poule.
Peu connu en France, ce théoricien politique autrichien y expose d’abord pourquoi, selon lui, il est nécessaire de dépecer les grandes nations et ensuite sa stratégie pour y arriver. Avec le recul du temps, on pourrait observer que Kohr ne s’est trompé que sur un seul point, car quand il posait (en 1945) la question « Le fera-t-on ? », sa réponse était : « Non ! On ne le fera pas ! » Cependant, on constate que depuis 50 ans, jour pour jour, par étapes, le projet de Léopold Kohr, est sournoisement mis en œuvre devant nos yeux et l’éclatement tragi-comique de la Belgique, avec lequel on rigole beaucoup à l’étranger, risque de s’avérer une phase importante dans un projet mondial qualifiable de fasciste.
Qui est Léopold Kohr ?
Kohr est né en 1909 près de Salzbourg en Autriche et meurt en Angleterre en 1994. Diplômé de sciences politiques à Vienne, il fuit les nazis et se retrouve à la London School of Economics -véritable Science-po du monde anglo-saxon-à une époque où un autre autrichien Friedrich Von Hayek y cristallise l’opposition au « trop social » prôné par le directeur de l’école, le grand fabien et disciple des Webb, Lord Beveridge. Un de ses professeurs d’alors, dont il tire une partie de son inspiration, est le redoutable Henry Calvert Simons, qu’on retrouvera lors de la fondation de la société du Mont Pèlerin en Suisse, et qui sera l’homme qui se chargera de former l’économiste ultra-libéral et père du monétarisme à Chicago, Milton Friedman, futur conseiller de Margaret Thatcher et du dictateur chilien Augusto Pinochet.
Ensuite, lors de la guerre civile d’Espagne, Kohr travaille comme correspondant free-lance pour le New York Times, et se forge la réputation d’un combattant anarchiste anti-totalitaire, rejetant aussi bien le fascisme que le communisme. Il partage le bureau d’Hemingway et fait la connaissance d’un certain Eric Blair -mieux connu sous le nom de George Orwell-, ancien fonctionnaire de la police impériale anglaise en Birmanie et délateur à la botte de l’Information Research Department du ministère de l’intérieur britannique, tout en écrivant, avec un plaisir pervers, des livres comme 1984 où il dénonce Big Brother ...
Les objectifs de la décomposition
En 1941, Kohr publie dans le magazine d’inspiration catholique new-yorkais The Commonweal son article « Disunion Now » [La désunion maintenant : un plaidoyer pour une société basée sur de petites unités autonomes], où l’on retrouve en embryon la substance de sa thèse.
Dans le débat parmi les élites anglo-américaines -qui commençaient à planifier des structures de gouvernance pour Europe de l’après-guerre qu’ils conçoivent essentiellement comme des garde-fous contre le nationalisme allemand et français- Kohr amorce son analyse à partir de la spécificité de la confédération helvétique. Il constate que bien qu’il existe plusieurs langues en Suisse (l’allemand, le français, l’italien), l’existence d’une multitude de 22 cantons permet d’empêcher toute domination d’un bloc linguistique sur un autre, « créant ainsi la condition préalable » d’un équilibre. « La grandeur de l’idée suisse, donc, » dit-il, « est la petitesse de ses cellules [les cantons] qui en sont le garant. » « Il faut se diviser pour mieux s’unir », nous dit-on. Si la défense du Kleinstaat, le petit état, amena Kohr à dire que « Chaque fois que quelque chose va mal, quelque chose est trop gros », son ami et disciple Fritz Schumacher reprendra à son compte le célèbre dicton de Kohr « Small is Beautiful » avec lequel on lavera le cerveau de toute une génération de baby boomers écolos.
Pour l’Europe d’après-guerre, Kohr exige dans son article que la « technique suisse et non seulement l’apparence de son résultat » soit appliquée :
« Ceci consistera dans la division de trois ou n’importe quel nombre de bloc inégaux, en autant de parties plus petites qu’il sera nécessaire, pour éliminer toute prépondérance numérique conséquente. C’est-à-dire qu’il faudrait créer 40 ou 50 états également petits au lieu de 4 ou 5 inégalement grands. » Sinon, dit-il, ceci, par le fait même qu’il y aura 80 millions d’Allemands contre 45 millions d’Italiens et autant de Français, finira par « une hégémonie allemande de façon tout aussi inévitable que la fédération allemande [de Bismarck], dans laquelle 24 petits états liés à la puissance d’une Prusse de 40 millions d’habitants, s’est terminé par l’hégémonie prussienne. »
« La suggestion, donc, consiste à diviser l’Allemagne dans un certain nombre d’états de sept à dix millions d’habitants ». Bien que, « avec la tendance naturelle de toutes les choses vivantes, l’Allemagne se réunirait à moins que toute l’Europe ne soit cantonisée en même temps. La France, l’Italie et la Russie doivent être divisées aussi. » Ainsi, « c’est seulement en découpant entièrement le continent européen qu’il sera possible d’éliminer honorablement l’Allemagne ou tout autre grande puissance sans avoir à infliger à aucune l’anathème d’un nouveau Versailles. »
Et c’est là que les masques tombent, car nous constatons bien que Kohr offre, devant ses maîtres anglais, une stratégie de domination politique.
Comment faire accepter ce projet ?
Ensuite, Kohr révèle dans le chapitre 10 de La décomposition des Nations sa stratégie pour faire accepter un tel dépècement des nations. Il constate que si les tyrans peuvent dépecer les pays par la force et par la guerre, « la guerre n’est heureusement pas le seul moyen par lequel on peut diviser les grandes puissances ».
Cependant, Kohr ne croit guère que l’on puisse convaincre une grande nation d’abandonner sa puissance :
« Englouties dans un marais d’émotivité infantile et attachant une valeur phénoménale au fait qu’elles sont grandes et puissantes, elles ne peuvent être persuadées d’opérer leur propre dissolution. Mais, étant infantiles et émotionnelles, on peut les y amener par la ruse. Alors, qu’elles rejetteraient leur division, si elle leur était présentée comme une exigence, elles pourraient tout à fait la désirer, si on la leur offrait sous l’apparence d’un cadeau. Ce cadeau serait : la représentation proportionnelle dans les instances dirigeant l’union fédérale dont elles font partie. L’acceptation de cette offre ne causerait rien moins que leur disparition finale. »
Et il rajoute :
« La France - pour illustrer la technique de division sur un pays qui s’accroche avec une ténacité particulière aux concepts de pouvoir et de gloire-ne consentirait jamais à être partagée en ses régions historiques originelles. Mais elle n’objecterait certainement pas à une invitation à être représentée dans les corps représentatifs du Conseil de l’Europe, par, disons, vingt délégués votants comparés avec, disons, un délégué du Luxembourg, trois délégués du Danemark et cinq délégués chacun de la Belgique et des Pays-Bas. »
Les petits pays seraient évidemment furieux de voir s’officialiser une situation qui est pourtant leur « désagréable condition réelle ». Ils n’accepteront cette règle que, dit Kohr, si « les vingt membres de la délégation française étaient élus, non nationalement, mais régionalement... » « Un tel changement » (...) « provoquerait la dissolution finale de la France. » Pour y arriver, la sous-division de la France en une vingtaine de « district conseil-européens ne serait pas suffisante » et donc un fort fédéralisme s’impose comme étape intermédiaire « vers l’intégration couronnée de succès dans une plus grande organisation internationale. »
Kohr cite ici ce que pensait son professeur à la London School of Economics, Henry C. Simons :
« Une grande vertu du fédéralisme ou de la décentralisation extrême dans de grandes nations est qu’il facilite leur extension vers l’organisation mondiale ou leur absorption dans de toujours plus grandes fédérations. Si les gouvernements centraux étaient, comme ils devraient l’être, en grande partie les dépositaires de pouvoirs non exercés, tenus simplement pour empêcher leur exercice par les unités constitutives ou des organisations extragouvernementales, alors l’organisation supranationale serait facile sinon presque gratuite. En fait, une telle décentralisation ou désorganisation de grande nation est à la fois la fin et les moyens de l’organisation internationale. »
La France acceptera-t-elle un tel projet ?
Se pose alors, la question de comment convaincre des grands pays à renoncer à leur puissance. En particulier la France, acceptera-t-elle un tel projet ? Pour Kohr :
« La réponse est oui, et pour différentes raisons. En premier lieu, (...) la division serait présentée sous forme d’un cadeau. » Egalement, puisque les pouvoirs gouvernementaux ne seront pas enlevés, « aucun sentiment patriotique ne serait blessé. Le changement révolutionnaire serait d’un caractère purement interne. Ce serait une destruction par laquelle rien qui compte ne serait détruit. Ce serait une élimination sans victimes. Il n’y aurait aucune loi étrangère, aucune occupation étrangère, aucun changement du commerce ou de quoi que ce soit sauf dans le fait que le gouvernement et la souveraineté se seraient soudainement rapprochés de l’individu, le dotant dans la sphère plus petite des nouvelles unités souveraines d’une dignité et d’une importance qu’il ne possédait pas précédemment. Il trouverait cela charmant, et non désagréable. »
Aldous Huxley, dont Orwell suivait les cours, n’avait-il pas dit qu’ « il y aura dès la prochaine génération une méthode pharmaceutique pour faire aimer aux gens leur propre servitude, et créer une dictature sans larmes, pour ainsi dire, en réalisant des camps de concentration sans douleur pour des sociétés entières, de sorte que les gens se verront privés de leurs libertés, mais en ressentiront plutôt du plaisir... »
Notez ici que Kohr, lorsqu’il suggère en 1945 la création d’un Conseil Européen avec siège à Strasbourg, cette institution n’existait pas encore. Il faut attendre le Congrès de La Haye de 1948, dirigé par Winston Churchill, qui, devant Raymond Aron, Denis de Rougemont, Coudenhove-Kalergi et Mitterrand parmi d’autres, y lançait un appel vibrant pour la création des « Etats-Unis d’Europe ». L’accord de La Haye deviendra en 1949 le traité de Londres... Ensuite, le livre de Kohr sortira en librairie en 1957, l’année de Spoutnik et l’année de la fondation des Communautés Economiques Européennes... Faisons l’Europe !
a suivre |
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marektysis Trustworthy Freedom Fighter
Joined: 01 Nov 2006 Posts: 1581 Location: Brussels
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Posted: Sat Feb 23, 2008 8:33 pm Post subject: |
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Cher pop corn,
Ton texte à lui seul mériterait un long commentaire. Toutefois, il faut , au minimum ajouter que la LONDON SCHOOL OF ECONOMICS est une nid de FABIENS pour commencer.D'autre part que le projet de décomposition de l' UE en REGIONS EST EN COURS. iL NE FAUT PAS S ETONNER DE LA DECOMPOSITION BELGE qui s'inscrit parfaitement dans le projet contrôlé de l'instauration de 260 REGIONS au seind e l' UE ( voir le travail de VGE)
L'Europe a créé ses courroies de transmission
en se basant sur l'idée de régions.Ce n'est pas parceque PARIS ne règle pas à ses régions ce qu'elle devrait payer que la règle ne fonctionne pas.Il n'y a pas de vagues à présent parce que les gens vivent encore 'comme s'ils étaient des nationaux' de tel ou tel pays, mais comme le disait une plaisanterie du temps du guépéou, parce qu'ils ne savent pas encore qu'ils sont morts.Avec le REFERENDUM VOLE AUX FRANCAIS, le PROJET MORTIFERE DE L UE S ACCOMPLIT.
CROYEZ MOI EN, L EUROPE DES REGIONS A DE BEAUX JOURS DEVANT ELLE. iL FAUT PREPARTER LA REVOLUTION TRANSREGIONALE POUR METTRE FIN A CET ABAISSEMENT DICTE PAR DES TECHNOCRATES INUTILES ET DANGEREUX.
MAREK |
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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Posted: Sun Feb 24, 2008 2:07 pm Post subject: |
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suite de l'article
Cyril Northcote Parkinson et Freddy Heineken
Un autre haut fonctionnaire de l’empire britannique, l’historien de la marine anglaise Cyril Northcote Parkinson (1909-1993), reprendra à son compte la thèse de Kohr. Si ce dernier voyait d’un bon œil la multiplication des administrations permettant à plein de gens de se penser importants, Parkinson y voyait le contraire, affirmant que les grands états créent d’énormes bureaucraties (sa « loi de Parkinson ») à l’opposé de petites entités sous la coupe de monarques qui eux savent gérer avec peu de personnel.
John Train, le banquier millionnaire new-yorkais qui a monté toute la campagne de dénigrement contre Lyndon LaRouche et son ami Jacques Cheminade en France, était un ami de « Cyril » en mémoire duquel il créa une fondation (rebaptisé récemment John Train Foundation) pour défendre la « libre entreprise ».
Ensuite, à un moment donné, le parcours de Parkinson a croisé celui du roi de la pub hollandais, le magnat de la bière Freddy Heineken (1923-2002), selon certains en bons termes avec François Mitterrand. Heineken raconte dans une lettre qu’après sa rencontre avec Cyril Northcote Parkinson, il décide d’engager une équipe de géographes hollandais pour redessiner la carte de l’Europe suivant les critères défendus par ce génie.
Quelques semaines après la signature des accords de Maastricht, Heineken publia d’ailleurs un pamphlet Les Etats-Unis d’Europe (a Eurotopia ?) où il préconise la division de l’Europe en 75 régions ou mini-états possédant une taille dite « optimale » d’environ 5 à 7 millions d’habitants, parfaitement fidèle à l’esprit de Kohr.
La carte Heineken-Wesselink
Ce projet provoqua beaucoup de bruit. Heineken s’est même vu dans l’obligation de faire redessiner sa carte après que le gouvernement grec, consterné par la taille inquiétante qu’avait pris la Macédoine sur sa carte, déclara un embargo sur sa bière.... Certains serbes restent eux aussi assez intrigués par la similitude frappante entre la carte de Heineken et les frontières actuelles tracées par les diplomates à la fin de la guerre des Balkans.
Dans son pays natal, la carte d’Heineken a également fait débat, car la Belgique n’y est même pas divisée entre Flamands et Wallons (à l’horizontale), mais la logique d’un retour à des « nations » anciennes imposerait la réunification (à la verticale) du Brabant néerlandais avec le Brabant belge et de la province néerlandaise de la Hollande avec les Flandres belges et les Flandres françaises...
La globalisation à l’assaut de l’état-nation
Si jusqu’à ce jour des chefs d’états comme De Gaulle, ou d’autres, considéraient ses plans comme des foutaises maléfiques ou comme des simples hypothèses de lycéens attardés, les nouveaux facteurs économiques de la mondialisation font en sort que ce qui semblait loufoque et utopiste hier, risque malheureusement de se réaliser devant nos yeux.
D’abord, dans ses applications sur le terrain, la « mondialisation » a administré des véritables coups de bélier contre les états : les privatisations des grandes entreprises privées et publiques, les fusions acquisitions avec des groupes transnationaux et la politique des délocalisations effacent tout attachement sentimental qu’une population peut avoir avec l’état-nation qu’elle habite.
Ainsi, la Belgique, pour ne pas la nommer, a vu « s’évaporer » des secteurs nationaux entiers : Le groupe français Suez Lyonnaise des Eaux acquiert la totalité de la Société Générale, jadis le plus grand acteur économique du pays (à une époque 60 % de l’activité du pays). Le géant pétrolier anglo-français Total prend le contrôle de Petrofina, ING achète la Banque Brussel Lambert belge, le groupe français Usinor prend le contrôle de la société belge Cockerill Sambre, la banque française Dexia met la main sur le Crédit Communal et le géant français de l’assurance Axa acquiert la Royale Belge. Les forges de Clabecq sont fermées, les délocalisations font disparaître Renault Vilvoorde et la compagnie aérienne belge Sabena dépose le bilan après l’échec de l’alliance avec Swissair. Loin de faire naître des petits pays, et lors de l’occupation nazie, pendant qu’on promet aux crédules une « Flandre autonome » ou une « Wallonie indépendante » la mondialisation financière « évaporise » le plat pays.
Ensuite, jusqu’ici deux questions majeures avaient fortement retenu les candidats à la sécession : celle de frapper sa propre monnaie -une entreprise assez périlleuse, et la nécessité de pouvoir garantir l’accès à un grand marché pour pouvoir vendre ses produits. Cependant, il s’avère qu’aujourd’hui, si les candidats à l’indépendance font partie d’une « zone monétaire », tout devient possible
Robert Mundell et les zones monétaires optimales
En Europe, il est à remarquer qu’un des « pères de l’Euro » et donc de la banque centrale européenne a été l’économiste canadien néo-Keynesien Robert Mundell, né en 1932, prix Nobel d’économie en 1999, lui aussi sorti de la London School of Economics et actuellement professeur à l’Université Columbia à New York. Parmi les disciples de Mundell, on trouve le directeur actuel de la banque d’Italie Mario Draghi (champion des privatisations imaginées entre copains sur un yacht de luxe du nom de Britannica). Pendant la gouvernance Berlusconi, Draghi était un des hauts responsables de la banque d’affaires new-yorkaise Goldman Sachs pour l’Europe avant de redevenir le directeur de la banque centrale italienne sous Prodi. L’autre disciple de Mundell est l’ancien PDG de LTCM Alberto Giovannini, dont la firme spéculative, par sa faillite spectaculaire en septembre 1998, a failli conduire tout le système financier mondial à un « Tchernobyl financier ».
En « sciences économiques », Mundell a été avec Marcus Fleming à l’origine de « la théorie des zones monétaires optimales ». Dès 1960, donc trois ans après la création de la CEE et de la publication du livre de Kohr, Mundell affirme que pour que des zones économiques soient « optimales », il est nécessaire que les pays qui les composent n’aient pas de différentiel d’inflation, ne subissent pas de chocs asymétriques mais au contraire connaissent une libre circulation des individus (facteur travail) et des flux financiers (facteur capital). Vous voyez d’où viennent aussi bien la directive Bolkestein (facteur travail) que les fameuses « critères de convergence » purement monétaires (facteur capital) imposés préalablement à l’introduction de l’euro... et totalement contreproductifs du point de vue de l’économie réelle. Comme nous l’avons montré, le fait de faire partie d’une zone monétaire facilite fortement l’éventualité d’une sécession. Le deuxième facteur, implicite dans le premier, reste la question, pour un nouveau pays en rupture de ban, de disposer d’un marché autre qu’un marché domestique ou national. La transformation de l’Europe en une vaste zone de libre échange en osmose avec la mondialisation leur offre un marché Europe intégré dans un marché monde.
a suivre |
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pop-corn
Joined: 26 Sep 2007 Posts: 192
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Posted: Mon Feb 25, 2008 12:21 pm Post subject: |
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Le cas de la Belgique
Ces thèses destructrices sont au cœur de la décomposition de la Belgique.Elles le sont à travers The Size of Nations ,un livre provocateur publié en 2003 au MIT par deux économistes italiens travaillant aux Etats-Unis : Alberto Alesina, chef de la section économie à Harvard et Enrico Spolaore de l’Université Tufts.Tous deux ont travaillé pour le FMI et la Commission Européenne et ont des responsabilités au National Bureau for Economic Research (NBER) une institution privée financée exclusivement par les quatre fondations patriciennes directement mécènes de la secte néo-conservatrice américaine (Bradley, Scaife, Olin et Smith Richardson). Notez ici qu’en juin 2005, Alesina s’est rendu avec Mundell en Chine où ce dernier travaille comme conseiller auprès du gouvernement.
Faisant la synthèse entre Kohr et Mundell, les deux auteurs affirment que les frontières d’une nation ne résultent surtout pas d’un vouloir vivre en commun , essence de toute république, mais d’un simple marchandage pragmatique sur les avantages de la taille et le coût de la gestion d’un territoire hétérogène.En bref, on applique l’analyse coût/bénéfice utilisé (souvent stupidement) en entreprise à la gestion de ce qu’ils pensent être la bête humaine. Après avoir examiné les avantages qu’offre un grand pays (faible coût des services publics par tête, meilleure répartition de la pression fiscale, meilleure défense, etc.) les auteurs s’interrogentsur la richesse. Si un grand pays devrait en théorie être plus riche, ils affirment qu’en réalité « le volume des dépenses dans un pays dépend essentiellement de l’ouverture de ce pays au commerce ». De là, évidemment, par pure logique aristotélicienne, découle l’argument qu’un pays « intégré dans le marché mondial possèdele monde comme marché » et que, par conséquent écrivent-ils, « l’intégration économique conduit à la désintégration politique ». La chose est dite : la mondialisation (l’intégration économique et financière), conduit, par sa propre nature, à la décomposition des nations. On saisit mieux pourquoi TheSize of Nations est devenu en Belgique le livre de chevet des indépendantistes flamands.
Frans Crols, le directeur flamand de la revue économique Trends et indépendantiste de coeur résume assez bien les conclusions du livre :
« En 2004 a été publié The Size of Nations d’Alberto Alesina et Enrico Spoaore, deux économistes italiens qui enseignent dans des grandes universitésaméricaines. Spolaore a été chercheur pendant quelques années à l’Université Libre de Bruxelles. La question qui intriguait Alesina et Spolaore était : sur le fédéralisme et la décentralisation il y a des tas d’études et des textes. Sur le phénomène de l’apparition de plus en plus rapide de nouveaux états, aucun manuel n’existe, aucun texte qui puisse lesguider. Voilà à quoi essaie de répondre le livre très bien accueilli The Size of Nations. Quelles en sont les conclusions :
1) Il existe plus de nations dans un monde démocratique que dans un monde non-démocratique (la démocratie fait tâche d’huile et le nombre de pays indépendants continuera à s’accroître. [En 1945 : 74 pays indépendant,en2003 :193]
2) Le nombre de pays va continuer à croître parce que des grandes zones de libre échange voient le jour comme l’Union Européenne et le Nafta (ALENA : Association de libre échange nord américain). Pour le Québec, rien ne changera avant ou après une séparation avec le Canada car il continuera à faire partie de l’Alena ; pour les Flandres, rien ne changera car, et la Flandre, et la Wallonie continueront de faire partie du marché unique européen et de l’UE.
3) Les coûts de l’hétérogénéité d’un pays peuvent devenir tellement élevé que les citoyens d’une sous division plus homogène décident de faire baisser les coûts en érigeant ensemble un low cost country basé sur plus de cohésion, plus de capital social, moins de disputes et moins de pertes de temps. »
Frans Crols est un des auteurs du Manifeste pour une Flandre indépendante en Europe, publié en décembre 2005 par le think-tank flamand In de Warande , qui exige, sur la base d’un argumentaire « purement économique », la dissolution de la Belgique à l’image du divorce de velours qui a dissout la Tchécoslovaquie « à l’amiable » en 1992. Pour ces indépendantistes, il est souhaitable que Flandres et Wallonie deviennent des nations indépendantes, tandis que Bruxelles - aujourd’hui enclave à prédominance francophone dans la région flamande - obtiendrait un statut... du type Washington D.C.
Leur projet qui vise surtout à mettre fin à un des meilleurs systèmes de protection sociale du monde. Si après 1960 le transfert d’argent (à ne pas confondre avec la richesse) s’est inversé entre les Wallons et les Flamands, l’argent a été essentiellement utilisé pour renflouer des grands groupes financiers au détriment des populations. Statistiques à l’appui, le manifeste de In de Warande étoffe l’argumentaire de The Size of Nations. (voir quote plus bas)
Ce manifeste vient-il de simples militants indépendantistes flamands ? Non, le président du think-tank flamand est le banquier Rémi Vermeiren, ancien patron de la KBC Banque & Assurance, grand spécialiste des produits dérivés et administrateur d’une société minière spécialisée dans le cuivre, et ces membres sont des patrons plutôt de droite parfois membres investis dans des partis sécessionnistes.
Point étonnant donc qu’Enrico Spolaore, un des co-auteurs de The Size of Nations fut sollicité en juin 2005 à ouvrir les travaux d’un colloque au parlement flamand. Lors du débat, Bart de Wever, le président du parti indépendantiste Nieuw-Vlaamse Alliantie (ex-Volksunie), affirmait que « le romantisme est important, mais ne convainc pas les jeunes Flamands au XXIe siècle. Nous devons rationaliser notre discours », (c’est-à-dire parler à la cupidité bien moderne...). Le drame de la Belgique est le fait que De Wever, un historien formé à l’Université de Leuven qui se réclame de l’idéologie du penseur réactionnaire Edmond Burke, fait aujourd’hui partie des négociateurs officiels chargés de former un gouvernement d’une Belgique dont il souhaite la mort... Sa présence à l’enterrement du fondateur de Vlaams Blok Karel Dillen en mai 2007, en présence de Jean-Marie Lepen, mérite également réflexion.
Le 6 septembre 2007, The Economist de Londres, qui avait publié les premiers articles de Northcote Parkinson et très bien accueilli The Size of Nations, constatant cyniquement l’impasse survenue après trois mois d’efforts en vue d’un nouveau gouvernement belge, affirme sans aucune honte dans un article « C’est le moment d’en finir » que :
« le pays est devenu une monstruosité de la nature, un Etat où le pouvoir est tellement sous-délégué que le gouvernement est un vide que l’on tient en horreur. En bref, la Belgique a servi son objectif. Un divorce praline est à l’ordre du jour. Les belges ne devraient pas se sentir tristes. Les pays viennent et s’en vont ».
Comme sous l’occupation, les indépendantistes se font des grosses illusions en pensant que le diable va leur offrir une « belle petite république ».
Quote: | D’abord, selon leurs calculs, les 6 millions de Flamands sont saignés à blanc par un transfert croissant de richesses qui maintient 3,2 millions de Wallons dans un état d’assistanat. La Flandre contribuerait ainsi à hauteur de 10,4 milliards d’euros par an : 2 milliards pour Bruxelles et 8 pour la Wallonie, soit près de 1800 euros par an et par Flamand, ou 6,6 % du PIB flamand. Ce chiffre a été fortement revu à la baisse par la Fédération des entreprises belges (FEB) qui s’oppose au dépècement du pays.
L’exemple reste mal choisi car, à titre de comparaison, l’Ile-de-France transfère 6 % de sa richesse aux autres régions françaises, tandis que Midi-Pyrénées reçoit 6 %. En Angleterre, le pays de Galles reçoit 11 %, alors que l’Allemagne de l’Ouest ne verse qu’une misérable 4 % à l’ex-Allemagne de l’Est avec les résultats peu reluisants que l’on connaît.
« La solidarité est une bonne chose, explique le groupe, mais celle-ci est excessive. Elle permet à la Wallonie de maintenir un taux de chômage de 20 % et d’occuper 10 % de sa population active dans des emplois publics inutiles. »
Plus important que les statistiques est le fait que « In de Warande » reproduit l’argumentaire de The Size of Nations : l’Union européenne ne rend pas seulement possible l’indépendance des Flandres et de la Wallonie, elle les incite fortement à évoluer dans cette direction. D’une part, les autorités européennes se sont déjà substituées à l’autorité nationale belge dans divers domaines et offrent à chaque pays, aussi petit soit-il, un marché de biens et de services. L’introduction de l’euro a également levé l’obstacle qu’aurait pu constituer l’impératif monétaire d’un petit pays obligé de battre monnaie. D’autre part, le principe de subsidiarité incite l’UE à accorder plus de prérogatives à des niveaux d’administration plus homogène. C’est donc l’évidence : l’intégration économique conduit à la désintégration politique et la mondialisation réduira la taille des entités politiques.
Banquiers et indépendantistes
D’où sort donc ce groupe ? Fondé par René de Feyter, ancien administrateur délégué de l’Union économique flamande (VEV), « In de Warande » est constitué d’une cinquantaine d’hommes d’affaires dirigées par le banquier Rémi Vermeiren, ancien patron de la KBC Banque & Assurance, grand spécialiste des produits dérivés. Parmi ses nombreux mandats, il est administrateur, aux côtés du vicomte Etienne Davignon, d’une société minière spécialisée dans le cuivre, née d’une scission avec Umicore, l’héritière de l’Union minière de la Société générale au Congo belge.
Si l’on compte essentiellement parmi ses membres des hommes d’affaires, on y trouve également quelques figures historiques du mouvement indépendantiste flamand tel que Bruno Valkeniers, un élu du Vlaams Belang (ex-Vlaams Blok ou VB) ou encore l’universitaire Mathias Storme, qui tout comme Jan Jambon, est membre du parti politique Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA), le nouveau nom de l’ancienne Volksunie.
Le N-VA a quasiment fait du livre The Size of Nations son programme électoral. Au colloque du parlement flamand « La Flandre en Europe », le 11 juin 2005 à Bruxelles, Enrico Spolaore (l’un des auteurs) ouvrait les travaux. Lors du débat, Bart de Wever, le président de N-VA, affirmait que « le romantisme est important, mais ne convainc pas les jeunes Flamands au XXIe siècle. Nous devons rationaliser notre discours », (c’est-à-dire parler à la cupidité bien moderne...). En tout cas, la démocratie chrétienne, en formant un cartel électoral avec le N-VA (forcément plus fréquentable que les « affreux » d’un Vlaams Belang xénophobe) a été entraînée dans le maelström du séparatisme. En Flandres, le cartel CD&V/N-VA, sous la direction d’Yves Leterne, a obtenu d’excellents scores aux élections de 2004 et fut le grand vainqueur aux élections fédérales du 10 juin 2007. Cette victoire a conduit le roi à désigner, pour former un gouvernement, Yves Leterne, un homme qui affirme que la Belgique n’est qu’un « accident dans l’histoire » et qui chante La Marseillaise quand on lui demande d’entonner l’hymne national...
Bye-Bye Belgium
3) En face, en image miroir, ces développements ont provoqué le désarroi parmi les politiciens wallons divisés entre fédéralistes, indépendantistes et rattachistes ultra minoritaires mais influents.
Peuplée de cobayes humains, la Belgique offre assez souvent à l’oligarchie un laboratoire permettant des expériences sociologiques, grandeur nature et en temps réel. Ce fut le cas lors de la scandaleuse émission de « politique-fiction » de la télévision francophone RTBF du 13 décembre 2006, intitulée « Tout ça (nous rendra pas la Belgique) ».
L’ayant préparée durant deux ans dans le plus grand secret sous les noms de code « Karine et Rebecca » et « BBB » [Bye-bye Belgium], les journalistes du JT annonçaient, images truquées à l’appui, que le parlement flamand venait de voter sa sécession d’avec le royaume de Belgique, provoquant plusieurs milliers d’appels téléphoniques et forçant l’intervention du ministère qui découvrait l’émission après coup.
Le scénario était calqué sur celui du livre de Philippe Dutilleul, publié lui aussi en 2006 aux éditions Labor, la prestigieuse maison d’édition francophone belge. Labor, qui publie Bakounine et Michel Onfray, édite aussi les livres du rattachiste militant, le baron Paul-Henry Gendebien. Cet ancien député belge fut une des figures historiques du fédéralisme en Belgique. Dans France-Soir, il déclara qu’il est sûr que la Wallonie trouvera dans la France un bon pays d’accueil car « par le passé, plusieurs personnalités se sont prononcées en faveur de l’intégration au cas où la Belgique disparaîtrait, des gens comme le général de Gaulle ou Pierre Mesmer. Aujourd’hui, nous avons des contacts avec des responsables politiques de droite ou de gauche. La France respecte pour le moment sa position classique : non-ingérence, mais non-indifférence, comme pour le Québec. La classe politique française ne pourra pas longtemps faire semblant d’ignorer ce qui se passe à sa frontière, et elle doit déjà se préparer aux différentes hypothèses. Je pense même que ce sera le dossier principal de la présidence européenne de Nicolas Sarkozy qui commence en 2008. » Dutilleul, interrogé à son tour par France-Soir, va encore plus loin et n’exclut pas le rattachement de la Wallonie au Luxembourg, soit comme un tout, soit partiellement, selon la volonté des habitants.
L’Economist de Londres, qui a bien accueilli The Size of Nations, constatant cyniquement l’impasse survenue après trois mois d’efforts en vue d’un nouveau gouvernement belge, affirme sans rougir que « le pays est devenu une monstruosité de la nature, un Etat où le pouvoir est tellement sous-délégué que le gouvernement est un vide que l’on tient en horreur. En bref, la Belgique a servi son objectif. Un divorce praline est à l’ordre du jour ».
Il est temps de lire ou de relire Friedrich Schiller
La vraie question aujourd’hui n’est pas l’indépendance ou le statu quo, mais quelle mission pour nos populations. Allons-nous participer à une reprise économique mondiale remettant l’homme au centre de notre société, ou devenir une myriade de sous-régions « low cost » en compétition les unes avec les autres au grand bénéfice d’une oligarchie à la dérive.
Au lieu de courber l’échine devant les tenants de l’empire de la mondialisation, présentons un grand dessein pour ce pays qui fut l’un des berceaux de l’humanisme, qui est riche en productivité et qui a toujours été un espace de dialogue de cultures et de civilisations.
Relisez le grand « poète de la liberté », l’allemand Friedrich Schiller, qui, dans une annexe à son essai sur « la révolte des Pays-Bas » (« La chute d’Anvers »), démontra déjà comment la cupidité de quelques marchands flamands avait fait échouer la naissance d’un grand Etat-nation à la fin du XVIe siècle. |
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